Le 10 juillet, une motion de censure visera Ursula von der Leyen. Sans grand espoir d’aboutir, certes – mais selon Jacques Frantz, il ne s’agit pas tant de renverser la Commission que de faire tomber les masques. Le vote aura au moins une vertu : forcer chacun à sortir du bois. Et révéler, au passage, qui sert l’ordre établi.
Jeudi sera le jour de tous les dangers. En effet, une motion de censure contre la Commission européenne et donc sa présidente Ursula von der Leyen a été déposée et sera débattue en plénière.
Même si la motion de censure n’a à peu près aucune chance d’aboutir, son dépôt est déjà un petit exploit.
Un coup pour rien ? Un baroud pour faire parler de soi ? Pas si sûr !
Le débat et le vote de la motion de censure jeudi sera l’occasion de vérifier à nouveau l’abîme entre d’un côté la soumission de ceux qui mangent à la gamelle bruxelloise, et de l’autre l’impopularité envers celle qui assène ses oukases avec un accent de gardien de camp de concentration.
Mais il y a autre chose : en France, certains hommes politiques ont pris l’habitude – notamment à gauche – de jouer sur les deux tableaux. Très en verve pour critiquer Bruxelles devant le troupeau de leurs électeurs qu’ils méprisent presque autant qu’un maquignon un lot de bétail destiné à la boucherie, ils sont les premiers à voter les lois les plus liberticides et néoconservatrices dès qu’ils sont loin de leurs bases et planqués à Bruxelles.
Les élus de la « France prétendument insoumise » sont passés maîtres en la matière.
Sauf que jeudi, même si la censure n’a à peu près aucune chance de passer (j’aimerais me tromper), le phénomène est assez rare pour que la motion et qui la vote soient l’objet de tous les regards.
Ce sera alors le moment de faire les comptes. Si le vote de la « caste » macroniste et de la droite courbe est acquis, les prétendus insoumis vont bien devoir se déterminer. Et là, pas question de se tromper ou de se faire porter pâle. On saura exactement qui défend l’ordre établi par le grand capital.
Alors ne nous faisons aucune illusion. Entre ceux qui ce jour-là auront piscine, ceux qui se seront trompés de bouton en votant et ceux qui ne veulent pas mêler leurs voies à celles de l’extrême-droite, il ne fait aucun doute qu’Ursula recueillera la majorité des suffrages des « damnés de la terre ». Or même si le Français est long à comprendre, il se pourrait bien que le vote de jeudi contribue à dessiller les yeux de certains électeurs de gauche.
Affaire à suivre avec l’attention qu’elle mérite.
PS : le dépôt de la motion de censure a recueilli la signature de seulement trois députés français : Thierry Mariani, Virginie Joron et Sarah Knafo.
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