Royaume-Uni : l'English Touring Opera veut se séparer de musiciens blancs au nom de la diversité

Royaume-Uni : l'English Touring Opera veut se séparer de musiciens blancs au nom de la diversité© Dylan Martinez Source: Reuters
Le Royal Opera House de Londres, en Grande-Bretagne, le 8 octobre 2020 (image d'illustration).
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La troupe d'opéra anglaise English Touring Opera a annoncé qu'elle entendait se séparer de certains de ses musiciens afin d'«accroître la diversité parmi ses membres». L'affaire est à l'origine d'une vague d'indignation.

C'est un communiqué de colère, publié le 10 septembre par le Musicians' Union, soit le syndicat historique des musiciens au Royaume-Uni, qui a mis le feu aux poudres. L'organisation y exprimait sa consternation après avoir appris que près de la moitié des membres de l'English Touring Opera (ETO) – une compagnie itinérante anglaise qui, comme le relève Le Figaro, produit une centaine de représentations par an – avaient reçu une lettre leur indiquant qu'ils ne seraient pas engagés pour la tournée de 2022.

«La compagnie a déclaré qu'elle donnait la priorité à une diversité accrue au sein de l'orchestre [conformément] à des directives fermes du Conseil des arts, principal bailleur de fonds de ses tournées», peut-on lire dans le communiqué syndical qui a été suivi, deux jours plus tard, de révélations par voie de presse.

Tollé au Royaume-Uni

«L'English Touring Opera licencie 14 musiciens blancs dont beaucoup jouaient avec la compagnie depuis 20 ans», a par exemple relaté le Daily Mail le 12 septembre. Dans sa lettre aux musiciens, révélée en intégralité par le tabloïd britannique, la direction de l'ETO a par ailleurs expliqué que le nouveau directeur musical de la compagnie avait été chargé de «façonner un orchestre moderne» et que des auditions avaient déjà eu lieu. 

Simultanément au tollé provoqué par l'affaire, le Conseil des arts d'Angleterre a pour sa part assuré qu'il n'avait jamais conseillé à la compagnie itinérante de licencier certains de ses musiciens. «Nous sommes actuellement en discussion avec l'ETO pour nous assurer qu'aucun critère financier n'a été enfreint dans le cadre de ces licenciements», a fait savoir cette instance rattachée au département de la culture britannique.

L'industrie de la diversité [...] ressemble de plus en plus à une nouvelle forme de racisme

Outre l'indignation syndicale, l'affaire a suscité une avalanche de réactions médiatiques outre-Manche. 

«Je ne crois pas que des gens devraient être embauchés ou licenciés sur la base de leur race. Je m'inquiète que l'industrie de la diversité, censée être l'incarnation de l'antiracisme au XXIe siècle, ressemble de plus en plus à une nouvelle forme de racisme», a par exemple commenté l'auteur britannique Brendan O'Neill à l'antenne de la chaîne GB News.

«Quelle chose horrible pour ces musiciens blancs, et pour les musiciens non-blancs embauchés à leur place. Certains sont licenciés pour avoir la mauvaise couleur de peau, d'autres traités avec condescendance pour avoir la bonne couleur de peau. Cette "diversité" = racisme», a encore écrit le collectif britannique Don't divide us, qui se décrit sur son site comme «un large éventail de personnes qui prennent position contre l'obsession de l'identité raciale qui divise les gens».

L'épisode a par ailleurs eu un écho jusque dans le paysage politico-médiatique français. 

N'est-ce pas ce qu'on appelle le racisme ?

«Aucune discrimination n'est positive. Au nom du progrès, on justifie des injustices», a réagi le 16 septembre dans les colonnes du Figaro, Zhang Zhang, violoniste au sein de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo. «Au lieu de considérer l'ensemble des musiciens comme des artistes humains partageant la même passion et le même métier, on les examine, et les évalue, en fonction de leur couleur de peau ou de leur origine ethnique. N'est-ce pas ce qu'on appelle le racisme ?», a en outre interrogé la musicienne, qui dénonce un choix «choquant et cruel».

«A vouloir lutter contre les discriminations, on justifie des injustices et crée d'autres discriminations qu'on ne peut pas accepter !», a de son côté dénoncé à l'antenne de Sud Radio l'élue municipale d'Evry-Courcouronnes Najwa El Haïté, par ailleurs docteur en droit public.

Il va falloir parfois en passer par là [...] pour que les choses avancent

«Ça choque évidemment [mais] qui veut aller travailler dans les entreprises où le board est à majorité composé d'hommes blancs de plus de 50 ans. [...] Il y a un revers de balancier qui est extrêmement violent mais mécaniquement il va falloir parfois en passer par là [...] pour que les choses avancent», a en revanche défendu la journaliste Candice Mahout, à la tête du service culture de la chaîne d'informations en continu BFM. 

Dernières nouvelles du Wokistan britannique

«Dialogue de sourds sur fond de wokisme», a pour sa part déploré le mook Front populaire dans un article évoquant les «dernières nouvelles du Wokistan britannique». 

«L'antiracisme est le nouveau nom de code pour racisme anti-blanc !», a estimé l'eurodéputée Mathilde Androuët, du groupe Identité et Démocratie (RN).

«Profondément raciste et inéquitable, l’idéologie woke enterre le mérite et l’excellence… Le délire diversitaire de ses adeptes est un fléau de notre temps !», a surenchéri son collègue Jean-Lin Lacapelle.

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