Sud-Liban : Israël durcit ses exigences, Beyrouth pose ses lignes rouges
© Getty ImagesLe Liban avance sur deux fronts : les négociations du cessez-le-feu et une intense séquence diplomatique menée à Paris. Israël cherche à durcir les conditions sécuritaires et à imposer une nouvelle cartographie du sud du Litani. Beyrouth insiste sur le retour des habitants et la prévention d’une reprise du conflit.
Deux axes structurent la période à venir pour le Liban, alors que les efforts se multiplient pour éviter une nouvelle guerre israélienne. Le premier concerne les négociations menées dans le cadre du comité de supervision du cessez-le-feu, dit le « mécanisme », qui réunit le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l’ONU.
Dans un contexte de volonté israélienne d’élargir le format des discussions, le niveau de représentation a été relevé, avec la désignation surprise du vice-président du Conseil de sécurité nationale israélien, Yossi Dreznin, au sein de la délégation. Cette initiative vise à pousser Beyrouth à élargir à son tour sa représentation civile et à relancer l’idée de commissions distinctes portant sur le sécuritaire, les frontières et des dossiers qualifiés par Israël d’« économiques ».
Israël en demande encore plus
Lors de la réunion du mécanisme à Naqoura, la présence de deux civils israéliens face à l’ancien ambassadeur Simon Karam a illustré cette nouvelle méthode. Une nouvelle session est prévue début janvier, parallèlement à la présentation par l’armée libanaise d’un rapport sur l’avancement du désarmement du Hezbollah au sud du Litani, puis sur les modalités envisagées au nord du fleuve.
Le second axe est diplomatique. À Paris, Français, Saoudiens et Américains ont examiné, en présence du commandant en chef de l’armée libanaise, le général Rodolphe Haykal, les progrès réalisés et les étapes restantes. La perspective d’un soutien renforcé à l’institution militaire, voire d’une conférence internationale, a été évoquée, mais reste conditionnée aux résultats concrets sur le terrain.
En toile de fond, Israël continue de brandir l’option militaire. Benjamin Netanyahou entend convaincre Washington d’imposer au Liban des conditions sévères, fondées sur un désarmement total du Hezbollah. Une proposition israélienne évoque une division du sud du Litani en trois lignes, incluant une zone tampon élargie et strictement contrôlée. Beyrouth campe sur une ligne rouge : le retour des habitants dans leurs villages et la fin des agressions, conditions posées comme préalables à toute discussion durable.