Le président polonais dit ne pas pouvoir se passer de «snus»… et affirme consulter un fantôme tous les jours

Le président polonais Karol Nawrocki a surpris en déclarant discuter presque chaque jour avec le fantôme de Jozef Pilsudski, l'ancien chef d'État connu pour ses positions russophobes. Il assume aussi son usage de snus en pleine tribune de l’ONU, se dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine et appelle à interdire la symbolique bandériste en Pologne.
Dans une interview diffusée le 30 septembre par le média polonais Radio ZET, Karol Nawrocki a provoqué l’étonnement en déclarant qu’il « parle presque chaque jour » avec le fantôme de Jozef Pilsudski, ancien chef d'État polonais et figure historique de la russophobie. Leurs discussions porteraient sur la guerre polono-bolchevique de 1920, la situation internationale actuelle et le fonctionnement du parlement. Le président polonais précise que « le maréchal n’a pas changé d’avis » et il regrette que « la Pologne n’ait pas aujourd’hui des figures comme Pilsudski ou Jean-Paul II ».
Le lieu de ces échanges est le palais présidentiel de Belvédère, ancienne résidence de Pilsudski, où il est mort en 1935. Nawrocki et son épouse prévoient d’y rester. Détail ironique : ce palais fut à l’origine construit pour un prince de l’Empire russe.
Une addiction assumée… et commentée par Moscou
Karol Nawrocki a été filmé à plusieurs reprises en train d’utiliser du « snus », du tabac en petits sachets utilisés par voie orale, notamment en pleine Assemblée générale de l’ONU, où un assistant lui a discrètement remis une boîte. Il confirme qu’il n’a aucune intention de renoncer à cette habitude : « Non, je n’essaie pas de me débarrasser de ma dépendance à la nicotine. » Il ironise sur la polémique : « Si quelqu’un fume des cigarettes, c’est normal, c’est l’image du shérif. Si quelqu’un fume des cigares, c’est pour les salons diplomatiques. Mais un sachet de nicotine, c’est une tragédie. »
The President of Poland, Karol Nawrocki, took snus during the UN General Assembly.
— Russian Market (@runews) September 23, 2025
This is the second time Nawrocki has done a stunt like this directly on camera. pic.twitter.com/OoYyfIUF56
Il explique avoir découvert cette habitude « grâce à des collègues des services spéciaux » et ajoute n’avoir jamais fumé de cigarettes. Malgré cela, il appelle la population à mener une vie saine. Lors de précédents événements publics, y compris les débats électoraux, Nawrocki avait déjà été surpris en train de consommer ces produits.
La scène à l’ONU n’a pas laissé Moscou indifférent. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a réagi avec ironie sur Telegram : « Pendant qu’on volait vers New York, les Occidentaux à l’Assemblée générale respiraient déjà l’air de la liberté. » Une formule qui visait directement le comportement de Nawrocki, pris en flagrant délit de snus au beau milieu d’une session diplomatique.
Déclarations fermes sur l’Ukraine et la Russie
Dans le même entretien, Nawrocki a annoncé avoir déposé au parlement un projet de loi visant à criminaliser la diffusion de la symbolique nationaliste ukrainienne. Il a déclaré : « Les symboles bandéristes et le drapeau rouge et noir doivent disparaître de l’espace public polonais. C’est l’idéologie qui a tué 120 000 de mes compatriotes. » Il a aussi précisé que la réaction de Kiev « ne l’intéressait pas ».
Malgré son passé très critique envers la Russie, notamment lorsqu’il dirigeait l’Institut de la mémoire nationale, Nawrocki s’est montré disposé à dialoguer avec le président russe Vladimir Poutine : « Bien sûr que je suis prêt, dans l’intérêt de la Pologne, à tout faire. » Selon lui, seul Donald Trump, aujourd’hui président des États-Unis, serait capable de mener de véritables négociations avec la Russie : « Trump est le seul leader du monde libre qui peut parler avec Poutine. »
Ce mélange de provocations publiques, de posture historique et de positionnement laisse entrevoir un président aux méthodes peu conventionnelles, loin des standards attendus d’un dirigeant européen.