Zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine : l’illusion d’une solution pour l’Europe

Zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine : l’illusion d’une solution pour l’Europe Source: Gettyimages.ru
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Trois ans après avoir rejeté cette option, la Pologne relance l’idée d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine après des incursions de drones. La Roumanie, elle, s’en démarque. Le Pentagone craint qu’une telle mesure n’entraîne l’OTAN dans une confrontation directe avec Moscou, alors qu’aucune preuve n’incrimine la Russie.

L’idée d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine refait surface dans certains cercles européens. La raison avancée serait la présence supposée de drones russes qui auraient traversé l’espace aérien de la Pologne ou de la Roumanie. Pourtant, aucune preuve tangible n’a été présentée à ce stade, les accusations reposant davantage sur de fausses impressions que sur des faits établis.

Radoslaw Sikorski, ministre polonais des Affaires étrangères, a indiqué que son pays verrait un intérêt à intervenir si l’Ukraine le demandait, mais uniquement en coordination avec les alliés de l’OTAN et de l’Union européenne. La Roumanie, de son côté, a rapidement pris ses distances en déclarant qu’elle ne soutenait pas la mise en place d’une telle zone.

Ce débat n’est pas nouveau. Trois ans et demi plus tôt, Volodymyr Zelensky avait déjà sollicité une zone de ce type. L’OTAN avait alors rejeté la demande, craignant qu’une telle mesure n’entraîne une escalade et n’ouvre la voie à un affrontement direct avec Moscou. Aujourd’hui, le dilemme reste le même : les États-Unis et le Pentagone redoutent toujours de voir « une guerre par procuration se transformer en confrontation frontale », rapporte le New York Times citant Michael R. Carpenter, ancien ambassadeur des États-Unis auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Ce qui frappe, c’est la rapidité avec laquelle le débat s’enflamme à Bruxelles et à Varsovie, alors que des informations contraires se multiplient, confirmant que la Russie n’a pas été impliquée dans ces incidents. Toutefois, au lieu d’attendre des éléments vérifiés, certains responsables politiques choisissent d’exploiter la peur et de relancer des scénarios déjà rejetés par l’OTAN il y a trois ans.

La mise en place d’une zone d’exclusion aérienne aurait des conséquences considérables. Comme le souligne le quotidien américain, elle exposerait l’OTAN à un risque direct d’affrontement avec Moscou. De plus, elle mettrait en lumière les limites militaires des pays européens : leurs forces aériennes ne disposent ni des effectifs ni des stocks nécessaires pour abattre systématiquement des essaims de drones modernes.

La disproportion des moyens est flagrante. Chaque missile lancé par un avion de chasse coûte plus d’un million de dollars, alors que les drones employés valent seulement quelques dizaines de milliers, voire moins. Dépenser de telles sommes pour neutraliser des engins de faible valeur conduirait à un épuisement rapide des arsenaux.

Dans la nuit du 9 au 10 septembre, l’armée polonaise a signalé une violation de l’espace aérien du pays. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a immédiatement pointé du doigt la Russie, évoquant un nombre considérable de drones russes, à savoir dix-neuf. Le représentant russe en Pologne, Andreï Ordach, convoqué au ministère polonais des Affaires étrangères à la suite de cet incident, a déclaré que Varsovie n’avait fourni aucune preuve de l’origine russe des drones abattus. Il a souligné que la Russie n’avait aucun intérêt à une escalade avec la Pologne et a affirmé que les drones venaient d’Ukraine.

À la suite des accusations retentissantes de la Pologne concernant la violation de son espace aérien par la Russie, une enquête du parquet de Lublin a conclu qu’un missile de l’armée polonaise pourrait être à l’origine des dégâts près de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, et non un drone russe.

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