Flottille Global Sumud : un élan africain et arabe pour briser le blocus de Gaza

La flottille Global Sumud réunit des activistes africains et arabes, dont des Marocains et Bahreïnis opposés aux accords d’Abraham, pour livrer de l’aide à Gaza. Ils ne cessent de dénoncer le blocus israélien et visent à ouvrir un corridor humanitaire. La Tunisie, terre d’accueil, amplifie cette solidarité face à la famine à Gaza.
Les préparatifs de la flottille « Global Sumud » (résilience en arabe) entrent dans leur phase finale pour un départ prévu le 10 septembre 2025 depuis Tunis, après un report causé par le mauvais temps ayant forcé le convoi de Barcelone à rebrousser chemin.
Cette initiative humanitaire, visant à acheminer nourriture et médicaments à Gaza, où l’ONU a déclaré l’état de famine, regroupe des activistes de 44 pays avec une forte présence africaine et arabe. Parmi eux, des Marocains et Bahreïnis dénoncent les accords d’Abraham de 2020, qui ont normalisé les relations de leurs pays avec Israël.
La Tunisie, épicentre de la solidarité envers Gaza
Aucun Émirati ne participe, Abou Dhabi étant un acteur clé de cette normalisation. « Participer à cette flottille, c’est montrer que nous défendons la cause palestinienne coûte que coûte, malgré les tentatives pour nous réduire au silence », affirme Nouf, une Bahreïnie organisatrice d’événements, rapporte L'Orient Le Jour.
À Bahreïn, la cause palestinienne fédère, malgré la répression. En novembre 2023, le Parlement a exigé le rappel de l’ambassadeur à Tel-Aviv et la fin des échanges économiques, une position modérée par le gouvernement. Mohammad, un activiste bahreïni du mouvement bsaz.bahrein, a expliqué au quotidien libanais que de nombreuses manifestations ont lieu à Manama pour dénoncer l'arrivée du nouvel ambassadeur israélien.
« C’est très compliqué, on risque l’arrestation à chaque fois », confie-t-il. Son mouvement, fort de 22 000 abonnés sur Instagram, s’inscrit dans l’Initiative nationale contre la normalisation, unissant 26 organisations bahreïnies. Au Maroc, Ayoub Habraoui, du comité Soumoud, incarne cette résistance, explique L'Orient Le Jour. « Nous sommes contre la normalisation, quelle que soit la position de notre gouvernement », déclare ce Marocain de 29 ans, l’un des 20 compatriotes présents à Tunis.
Une étude d’Arab Barometer montre que le soutien à la normalisation au Maroc est tombé de 31 % (2021-2022) à 13 % (2023-2024), reflétant un rejet populaire. La Tunisie, où 61 % des citoyens estiment pouvoir manifester librement, se positionne comme un hub de solidarité, accueillant des figures comme Adèle Haenel, Greta Thunberg, et Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela. Après les échecs des flottilles de juin et juillet 2025, interceptées par Israël, l’objectif reste d’ouvrir un corridor humanitaire pour briser le blocus de Gaza, accusé d’orchestrer une famine délibérée.