Macron garde le secret autour des garanties de sécurité pour l'Ukraine

Plusieurs pays européens se disent prêts à fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine, a affirmé Emmanuel Macron lors de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, à la veille d’un sommet de la «coalition des volontaires» à Paris. Selon lui, tout est prêt, mais le contenu de ces garanties reste pour l’instant confidentiel.
La « coalition des volontaires » se réunit ce 4 septembre à Paris. Le président français Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky accueilleront Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Antonio Costa, président du Conseil européen. Le président finlandais Alexander Stubb, la Première ministre danoise Mette Frederiksen et le Premier ministre polonais Donald Tusk feront le déplacement, tandis que d’autres dirigeants interviendront à distance. À 14 heures (heure de Paris), un échange à distance avec le président américain Donald Trump est prévu, suivi d’une conférence de presse à 15 heures au palais de l’Élysée.
La veille de ce sommet, Macron a souligné qu’il s’agissait déjà de la huitième visite de Zelensky à Paris. Le chef d’État français a affirmé que les garanties de sécurité étaient désormais prêtes, résultat du travail mené par les ministères de la Défense européens, mais a précisé qu’il ne pouvait pas en dévoiler les détails à ce stade. « Les contributions qui ont été préparées, documentées, confirmées cet après-midi au niveau des ministres de la Défense, de manière extrêmement confidentielle, me permettent de dire : voilà, ce travail de préparation est achevé. Il sera maintenant endossé politiquement », a-t-il indiqué.
Le Figaro a publié une synthèse des pistes de garanties de sécurité envisagées pour Kiev par les alliés : le maintien de l’aide militaire, des formations supplémentaires, le soutien financier, l'éventuel déploiement limité de troupes, ainsi que des dispositifs maritimes et aériens.
Une discrétion qui interroge : ces garanties existent-elles vraiment ?
Selon le Financial Times, l’Europe reste divisée sur l’envoi éventuel de troupes en Ukraine dans le cadre de futures missions dites de maintien de la paix. Ainsi, d'après le quotidien britannique, trois blocs se dessinent au sein de la coalition : les partisans d’un engagement, comme le Royaume-Uni ; les opposants, à l’image de l’Italie ; et les indécis, parmi lesquels l’Allemagne. Ces divergences rendent difficile l’élaboration d’une stratégie commune.
Zelensky, conscient de cette fragilité, a reconnu à Paris que la coalition se contentait pour l’instant de promesses, sans passer aux actes.
« Garanties de sécurité » ou « garanties de danger » ?
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a réagi aux discussions européennes. Selon elle, les « garanties de sécurité » réclamées par Zelensky n’ont rien de protecteur et constituent au contraire des « garanties de danger ».
Elle a estimé que toute aide supplémentaire ne ferait que prolonger « l’agonie du régime de Kiev », en accentuant les risques d’escalade et les menaces pour la stabilité régionale.
La diplomate a rappelé que la Russie refusait toute intervention étrangère en Ukraine, jugée inacceptable sous quelque forme que ce soit.