Tom Barrack à Beyrouth : pressions américaines pour le désarmement du Hezbollah

Tom Barrack, de retour à Beyrouth, presse le Liban pour le désarmement du Hezbollah, conditionné à un retrait israélien. Le Liban propose un processus par étapes, mais les frappes israéliennes persistantes et les divergences internes compliquent les discussions. Les tensions diplomatiques et la fragilité du cessez-le-feu menacent la stabilité.
Le 20 juillet 2025, l’émissaire américain Tom Barrack, envoyé spécial pour la Syrie et le Liban, est revenu à Beyrouth pour un nouveau cycle de pourparlers sur la mise en œuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, conclu le 27 novembre 2024.
Cette deuxième visite en deux semaines, annoncée par l’Agence nationale d’information (ANI), intervient après des échanges tendus sur la « feuille de route » américaine exigeant le désarmement du Hezbollah, notamment de ses armes lourdes, d’ici fin 2025.
Le Hezbollah accuse les États-Unis de pousser à la guerre civile au Liban
Tom Barrack a rencontré le président Joseph Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et le président du Parlement Nabih Berry, cherchant à rapprocher les positions libanaises et américaines. Le Liban a proposé un désarmement par étapes, conditionné au retrait israélien des cinq points stratégiques occupés au Sud-Liban, comme Labbouné, mais les violations quotidiennes du cessez-le-feu par des frappes israéliennes compliquent les négociations.
Tom Barrack, dans un entretien à L’Orient-Le Jour, a insisté sur la nécessité de réformes économiques et d’un désarmement réel pour assurer la survie du Liban, avertissant qu’un refus pourrait marginaliser le pays dans la région. La visite, avancée de quelques jours, reflète l’urgence imposée par Washington.
Lors de son précédent séjour, Tom Barrack avait suscité la polémique en évoquant un retour du Liban à « Bilad el-Cham » (Grande Syrie) en cas d’échec du désarmement, une déclaration qu’il a ensuite clarifiée comme non menaçante. Le Hezbollah, affaibli par la perte de ses leaders Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine en 2024, rejette tout désarmement sans garanties, notamment un retrait israélien complet.
Naïm Kassem, son chef, a accusé Tom Barrack de pousser l’armée libanaise à provoquer une guerre civile. Le Liban, sous pression, tente un jeu d’équilibriste : le président Aoun et Salam soutiennent le monopole étatique des armes, mais Nabih Berry, allié du Hezbollah, reste prudent. Les Forces libanaises et d’autres opposants critiquent l’absence de débat en Conseil des ministres, tandis que l’UE et la France appellent à une application stricte de la résolution 1701 de l’ONU.