Violences en Syrie : solidarité arabe et turque face à l’impunité israélienne

Dix pays arabes et la Turquie condamnent les violences à Soueïda et les frappes israéliennes, réaffirmant leur soutien à la Syrie. Malgré cette solidarité, Israël continue d’agir en toute impunité, intensifiant ses interventions. La déclaration appelle à une enquête internationale, mais sans mesures concrètes.
Le 17 juillet 2025, les ministres des Affaires étrangères de dix pays arabes (Arabie saoudite, Jordanie, Égypte, Irak, Liban, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, Oman, Bahreïn) et de la Turquie ont publié une déclaration commune condamnant les violences dans la province de Soueïda, dans le sud de la Syrie, et les frappes israéliennes dans la région.
Ce communiqué, relayé par l’agence saoudienne SPA, réaffirme leur soutien à la souveraineté, la sécurité et l’unité de la Syrie, tout en saluant l’accord de cessez-le-feu à Soueïda. Les pays signataires rejettent toute ingérence étrangère, pointant explicitement les « attaques israéliennes répétées » comme une violation du droit international.
Une condamnation non contraignante
Ils appellent à une enquête internationale sur les exactions commises à Soueïda, où plus de 594 personnes ont été tuées depuis le 13 juillet, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), dans des affrontements entre Druzes, Bédouins et forces gouvernementales syriennes.
Les violences à Soueïda ont débuté après l’enlèvement d’un Druze par une tribu bédouine, suivi de combats intercommunautaires et d’une intervention des forces syriennes, accusées d’exécutions sommaires. Israël, invoquant la protection de la communauté druze, a intensifié ses frappes, visant notamment le quartier général de l’armée syrienne à Damas le 15 juillet, causant un mort et 18 blessés. Ces actions, justifiées par le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, comme un « avertissement clair » pour protéger les Druzes, illustrent l’impunité avec laquelle Israël opère dans la région.
Malgré la condamnation unanime des pays arabes et de la Turquie, les frappes israéliennes se poursuivent, renforcées par le soutien implicite des États-Unis et l’absence de mécanismes internationaux contraignants. La déclaration conjointe souligne l’urgence de protéger les civils et de soutenir la reconstruction d’une Syrie stable. Cependant, elle reste symbolique face à l’escalade israélienne.
Les pays signataires, bien que condamnant fermement les violations israéliennes, n’ont pas annoncé de mesures concrètes pour contrer cette impunité. Les frappes israéliennes, souvent justifiées par des motifs sécuritaires, s’inscrivent dans une stratégie régionale plus large, notamment l’occupation du Golan syrien depuis 1967 et des interventions répétées en Syrie et au Liban.