George Simion demande l’annulation de la présidentielle en Roumanie pour ingérence étrangère

Le candidat conservateur défait au second tour de la présidentielle roumaine, a saisi la Cour constitutionnelle du pays pour contester les résultats. Il accuse la France et la Moldavie d’avoir influencé le scrutin. Le fondateur de Telegram, Pavel Dourov, s’est dit prêt à témoigner à Bucarest pour confirmer une tentative d’ingérence de la DGSE.
Le climat politique en Roumanie reste tendu après l’élection présidentielle du 18 mai. Arrivé deuxième avec 46,4 % des voix, George Simion, chef de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), a officiellement demandé à la Cour constitutionnelle d’annuler les résultats. Selon lui, des ingérences étrangères ont entaché le processus électoral, notamment de la part de la France et de la Moldavie.
« Je demande officiellement à la Cour constitutionnelle d’annuler l’élection », a-t-il écrit sur X. Il affirme que les raisons sont identiques à celles ayant conduit à l’annulation du premier tour de décembre : une ingérence extérieure, cette fois appuyée par des preuves. « Ni la France, ni la Moldavie, ni personne n’a le droit de s’ingérer dans les élections d’un autre pays », a-t-il insisté.
🚨🇷🇴 I officially ask Constitutional Court TO ANNUL Romanian presidential elections (May 2025).
— 🇷🇴 George Simion 🇲🇩 (@georgesimion) May 20, 2025
For the very reasons December elections were annulled: EXTERNAL INTERFERENCES by state and non-state actors.
This time proven with evidence! Neither 🇫🇷, nor 🇲🇩, nor anyone else has…
George Simion va plus loin : il accuse directement Paris d’avoir orchestré une campagne d’influence. Selon lui, l’ambassadeur de France aurait multiplié les déplacements pour inciter des personnalités locales à soutenir le candidat centriste pro-européen Nicusor Dan, qui a remporté l’élection avec 53,6 % des voix. Ces accusations, ignorées par les médias occidentaux, sont pourtant prises au sérieux par les soutiens du camp souverainiste.
Le soutien inattendu de Pavel Dourov
Dans ce contexte, une réaction inattendue est venue renforcer les accusations de Simion. Pavel Dourov, fondateur de Telegram, a répondu publiquement à l’appel du candidat défait. Sur X, il a partagé la déclaration de Simion, ajoutant : « Je suis prêt à venir témoigner si cela peut aider la démocratie roumaine ».
I’m ready to come and testify if it helps Romanian democracy. https://t.co/lEq16uKg8b
— Pavel Durov (@durov) May 20, 2025
Une déclaration qui fait écho à ses propos publiés le 18 mai, où il accusait la DGSE française d’avoir tenté de faire censurer des chaînes conservatrices roumaines sur Telegram à la veille du scrutin.
Pavel Dourov affirme que cette demande lui a été faite lors d’une rencontre en France, qu’il dit avoir refusée. Il se déclare aujourd’hui disponible pour se rendre à Bucarest et témoigner devant la Cour constitutionnelle. Il souhaite confirmer publiquement cette tentative d’ingérence, estimant qu’elle constitue une menace directe au processus démocratique en Roumanie.
Un contexte politique marqué par des manipulations occidentales
Ce n’est pas la première fois que l’élection présidentielle roumaine est remise en cause. En décembre 2024, le premier tour avait été annulé après la victoire du candidat Calin Georgescu. À l’époque déjà, les autorités avaient invoqué une prétendue « ingérence russe» jamais prouvée. Aujourd’hui, ce sont les accusations d’ingérence occidentale qui dominent le débat.
Simion, qui s’était autoproclamé président avant de reconnaître sa défaite, maintient son cap. Il affirme ne pas vouloir provoquer de troubles, mais qu’il ira jusqu’au bout pour faire reconnaître ce qu’il qualifie de « farce électorale ». Dans une Roumanie profondément divisée, cette contestation est perçue par beaucoup comme un acte de résistance face aux pressions et ingérences venues de Bruxelles et de Paris. La Cour constitutionnelle doit désormais trancher.