Le Cachemire en feu : l’Inde et le Pakistan au bord du précipice

Alors que les tensions explosent entre les deux puissances nucléaires, des salves de drones et des frappes transfrontalières ont ravagé la ligne de contrôle au Cachemire. Islamabad parle de 77 drones indiens abattus, New Delhi dénonce 400 drones pakistanais. L’ombre d’une guerre ouverte plane.
La crise indo-pakistanaise a franchi un nouveau seuil de gravité depuis l'attentat de Pahalgam (22 avril), imputé par New Delhi au groupe islamiste pakistanais Lashkar-e-Taiba. En riposte, l’Inde a lancé l’opération « Sindoor », visant des cibles présumées terroristes au Pakistan et au Cachemire sous administration pakistanaise. Selon Islamabad, ces frappes ont tué 31 civils.
Depuis, les représailles s’intensifient. Le Pakistan affirme avoir abattu cinq avions de chasse indiens ainsi que 77 drones Harop de fabrication israélienne. En retour, l’Inde accuse Islamabad d’avoir lancé entre 300 et 400 drones armés turcs (Asisguard Songar) contre 36 sites militaires indiens, notamment au Cachemire, au Pendjab et au Rajasthan.
Si les bilans humains restent flous côté militaire, les pertes civiles s’alourdissent : au moins 35 morts et des milliers de déplacés dans les zones frontalières, selon des rapports de presse. La ligne de contrôle, théâtre d’intenses échanges d’artillerie, est désormais fermée aux civils.
« Il n’y aurait pas de désescalade »
Les appels à la désescalade se multiplient, mais les deux nations campent sur leurs positions. Le porte-parole de l'armée pakistanaise a déclaré : « Nous n’irons pas à la désescalade » avec l’Inde, affirmant que le Pakistan répondra à toute agression avec force. L'Inde, quant à elle, insiste sur le fait que ses actions sont des réponses proportionnées aux violations de son espace aérien et aux attaques sur son territoire.
La crise a perturbé les vols commerciaux, avec la fermeture de 24 aéroports en Inde et la suspension de vols au Pakistan. Des événements sportifs majeurs, comme la Premier League indienne et la Super League pakistanaise, ont été suspendus ou déplacés.
Les appels internationaux à la retenue – notamment des États-Unis, de la Chine et de l’ONU – peinent à freiner l’engrenage. L’Inde et le Pakistan campent sur des postures belliqueuses, évoquant chacune le « droit légitime à la défense ». La crainte d’un affrontement ouvert entre deux États dotés de l’arme nucléaire ravive les pires scénarios.