Adhésion à l’UE : Zelensky dramatise le refus des leaders européens

Volodymyr Zelensky s’est vivement agacé des réticences européennes à ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine, accusant certains dirigeants de chercher à plaire à Moscou.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue tchèque Petr Pavel à Prague, Volodymyr Zelensky s’est montré irrité par les réticences exprimées en Europe à l'égard du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Il a fustigé certains dirigeants européens qui, selon lui, bloqueraient les négociations non pour défendre les intérêts de leur pays, mais dans l’espoir d’une reconnaissance symbolique à Moscou, allusion claire à la présence attendue d’Aleksandar Vucic (Serbie) et de Robert Fico (Slovaquie) aux commémorations du 9 mai.
« Nous sommes déçus que certains acteurs européens entravent ce processus : non au profit des intérêts de leurs pays, d’ailleurs, mais pour avoir le meilleur siège à la tribune sur la place Rouge », a-t-il indiqué.
En Europe, de plus en plus de voix s'élèvent contre l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Par exemple, le Premier ministre hongrois Viktor Orban maintient que l’intégration de l’Ukraine dans l’UE est irréaliste, craignant un effondrement économique national et la légitimation implicite d’un conflit prolongé. Il a rappelé que l’unanimité étant requise, la Hongrie conserverait un droit de veto décisif.
À l’occasion des festivités marquant la fin du plus meurtrier des conflits sur le sol européen, il y a 80 ans, Vladimir Poutine avait annoncé fin avril un cessez-le-feu de trois jours, du 8 au 10 mai.
La seule véritable initiative de Volodymyr Zelensky à l’approche du 9 mai n'a pas été un appel au dialogue, mais une mise en garde glaçante à l’adresse des chefs d’État attendus à Moscou. Il a indiqué que Kiev ne pourrait pas garantir « la sécurité » des dirigeants internationaux qui seront présents à Moscou le 9 mai. Une vingtaine d’entre eux, dont les présidents chinois Xi Jinping et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva sont attendus.
Ces propos de Zelensky « constituent, bien entendu, une menace directe », a réagi la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.