Le secrétaire général du Parti communiste sud-africain dénonce fermement la visite de Volodymyr Zelensky en Afrique du Sud

À la veille de la visite de Volodymyr Zelensky à Pretoria, Solly Mapaila fustige un rapprochement jugé dangereux, dénonçant l’accueil d’un «chef de guerre» accusé de servir uniquement les intérêts occidentaux et de bloquer toute perspective de négociation avec la Russie.
Le dirigeant du Parti communiste sud-africain, Solly Mapaila, a exprimé sa vive opposition à la visite de Volodymyr Zelensky, prévue ce jeudi 24 avril à Pretoria. Dans une déclaration publique, il a dénoncé cette invitation comme un affront à l'histoire et à la position souveraine de l’Afrique du Sud dans le conflit en Ukraine.
« C’est une énorme déception que notre gouvernement ait invité Zelensky. Il ne mérite pas de fouler notre sol », a affirmé Mapaila dans une vidéo diffusée par son parti. Selon lui, le président ukrainien a plongé son pays dans une guerre évitable, transformant l’Ukraine en « hachoir à viande pour ses jeunes soldats », tout cela sous l’influence d’intérêts occidentaux. Il l’accuse également d’avoir perdu toute légitimité, aussi bien sur le plan intérieur qu’international.
Un conflit instrumentalisé par l’Occident
Solly Mapaila pointe également du doigt l’ampleur du soutien financier américain, estimé à plus de 350 milliards de dollars, pour soutenir une guerre qui, selon lui, est déjà perdue. « Zelensky est un homme destructeur de richesses, de sociétés et de vies humaines », a-t-il lancé, accusant l’Ukraine de servir de simple « État proxy » dans une guerre menée par l’Occident contre la Russie.
Il estime que le dirigeant ukrainien refuse délibérément toute voie de paix. « Il a stoppé et interdit tout dialogue officiel avec la Russie. Il ne veut pas de négociation. Alors pourquoi inviter un homme pareil dans notre pays ? », a martelé Mapaila, dénonçant une diplomatie aveugle et opportuniste qui cherche uniquement à plaire aux puissances occidentales.
Une visite controversée malgré un discours officiel tourné vers la paix
Cette réaction survient alors que Pretoria s’apprête à accueillir pour la première fois un dirigeant ukrainien. La visite de Volodymyr Zelensky viserait, selon les sources occidentales, à explorer d’éventuelles pistes diplomatiques de sortie de crise. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a réaffirmé sa volonté de jouer un rôle de médiateur dans ce conflit, soulignant la position neutre de son pays et sa capacité à dialoguer avec toutes les parties concernées.
Le Kremlin a profité de cet échange pour rappeler que toute résolution durable devra impérativement tenir compte des intérêts sécuritaires de la Russie, y compris l’abandon de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et la reconnaissance des nouvelles réalités territoriales.
Malgré la polémique suscitée au niveau de la politique intérieure du pays, la présidence sud-africaine maintient que la rencontre avec Zelensky s’inscrit uniquement dans une dynamique de paix et de coopération. « Ce n’est pas une guerre que l’une ou l’autre partie peut gagner, il faut une solution négociée », a souligné ce 22 avril Vincent Magwenya, porte-parole de la présidence.
Pour Solly Mapaila, cependant, cette visite envoie un mauvais message. « Inviter Zelensky, c’est encourager l’Europe à se réarmer, à prolonger une guerre qu’elle sait déjà perdue. Il ne devrait pas venir ici », a-t-il conclu, appelant le gouvernement à reconsidérer sa position.