Bloomberg : les intentions de Macron sur l'Ukraine pourraient le mettre en collision avec Trump

Selon Bloomberg, les initiatives d'Emmanuel Macron sur l'Ukraine le placeraient sur une trajectoire de collision avec Donald Trump: alors que le locataire de la Maison Blanche insiste sur un cessez-le-feu rapide, le président français entend continuer à soutenir Kiev militairement.
La volonté du président français Emmanuel Macron de continuer à fournir une aide militaire à l'Ukraine pourrait le mettre sur une voie de collision avec son homologue américain Donald Trump, a suggéré Bloomberg. Après une conversation téléphonique entre les présidents russe et américain le 18 mars pour discuter d'un règlement pacifique du conflit en Ukraine, le dirigeant français a déclaré que Paris continuerait à soutenir Kiev.
Au cours de la conversation, Vladimir Poutine a fait de l'arrêt des livraisons d'armes et de renseignements à l'Ukraine l'une des conditions d'un cessez-le-feu, ce que, selon Bloomberg, les pays européens «n'accepteront en aucune circonstance». La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a déclaré que ces conditions sont «irréalistes» pour Paris.
L'agence de presse souligne également que le président français a déjà rencontré les ministres de la Défense de plus de 30 pays, dont les principales puissances militaires européennes, alors que Donald Trump insiste sur une fin rapide du conflit. Avec Keir Starmer, le Premier ministre britannique, Emmanuel Macron entend réunir les représentants de 37 pays pour discuter de la poursuite du soutien militaire et financier à Kiev, ainsi que de la livraison de divers équipements militaires, après l'instauration d'un cessez-le-feu en Ukraine.
Bloomberg estime que l'initiative du président français «prend de l'ampleur» sur la base des récentes réunions sur ce sujet, bien qu'il y ait toujours des opposants à ces idées. L'agence de presse considère toutefois que la relation de longue date entre Donald Trump et Emmanuel Macron joue un «rôle important» dans ce contexte.
Le 18 mars, Vladimir Poutine et Donald Trump ont eu une conversation téléphonique au cours de laquelle ils ont discuté d'un éventuel cessez-le-feu en Ukraine. L'une des avancées a été un accord sur l'arrêt de part et d'autre des frappes sur les infrastructures énergétiques russes et ukrainiennes, immédiatement appliqué par Moscou, à la différence de Kiev. Le dirigeant russe a également défini les conditions d'un cessez-le-feu, parmi lesquelles «la nécessité de mettre fin à la mobilisation forcée en Ukraine ainsi qu'aux livraisons d'armement à l'armée ukrainienne».