Le président libanais en Arabie saoudite pour obtenir une aide financière
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Pour sa première visite officielle à l'étranger, le président libanais Joseph Aoun a décidé de se rendre en Arabie saoudite. L'ancien militaire espère obtenir une aide financière de la part de Riyad et initier un retour de Beyrouth dans le giron arabe.
Le nouveau président de la République libanaise Joseph Aoun est en visite en Arabie saoudite pour obtenir une aide financière du royaume wahabite. Riyad a délaissé Beyrouth pendant plusieurs années du fait de l'influence grandissante du Hezbollah au pays du Cèdre.
Depuis le 1er mars, le chef d'État libanais est en visite en Arabie saoudite, sa première à l’étranger depuis son élection en janvier 2025. Les discussions portent sur une aide financière cruciale pour un Liban exsangue, mais aussi sur les conditions strictes imposées par Riyad, notamment une réduction de l’emprise du Hezbollah. Dans un pays où la crise économique a anéanti 70 milliards de dollars de dépôts bancaires, où 82 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et où la guerre avec Israël en 2024 a coûté cher, ce rapprochement pourrait redéfinir les équilibres internes et régionaux.
Vers une réintégration du Liban dans le giron arabe
Le président a d’ores et déjà affiché sa position. Face au président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, il avait souligné que le Liban en avait assez d’être le terrain des conflits des autres et qu’il aspirait à la stabilité et à la prospérité. Puis, lors d’une interview télévisée, il avait insisté sur la nécessité pour le Liban de s’inscrire dans la dynamique de la Vision 2030 portée par l’Arabie saoudite. Enfin, il a réaffirmé l’alignement du pays sur la position arabe concernant les grandes questions régionales. C’est précisément cet engagement qui importe le plus aux Saoudiens : voir le Liban réintégrer pleinement le monde arabe, respecter les résolutions de la Ligue arabe et se tenir à l’écart des politiques d’alliances conflictuelles.
Selon une source diplomatique arabe, la visite de Joseph Aoun est un point de départ. Elle visera à explorer les moyens de développer les relations bilatérales et à préparer le terrain à la signature d’accords stratégiques entre les deux pays. Ces accords seront finalisés lors de la visite que le Premier ministre Nawaf Salam effectuera à la tête d’une importante délégation ministérielle après le mois de ramadan.