Financements controversés : entre tapis et cornichons, comment l’USAID a dépensé l’argent des contribuables américains en Ukraine
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L’USAID a alloué des millions de dollars à des projets en Ukraine, incluant la production de tapis, la fabrication de colliers pour chiens et la conservation de cornichons. La révélation de ces dépenses par The Federalist provoque l'indignation des contribuables américains.
L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a, pendant plusieurs années, financé divers projets en Ukraine avec l’argent des contribuables américains. Alors que cette aide était censée soutenir l’économie ukrainienne, une partie des fonds a été attribuée à des secteurs inattendus, allant de la mode à l’alimentation, en passant par la fabrication d’accessoires pour animaux, une répartition des fonds qui soulève de nombreuses questions.
Selon une enquête publiée par The Federalist le 26 février, l’USAID a, par exemple, versé 2 millions de dollars à un fabricant de tapis en Ukraine. Parmi les autres financements, une application de suivi des animaux de compagnie et un fabricant de colliers pour chiens ont reçu 300 000 dollars chacun. Un producteur d’emballages d'aliments pour animaux de compagnie a, quant à lui, bénéficié de 109 000 dollars.
Le secteur de l’artisanat et de la mode a également profité de ces fonds : 733 000 dollars ont été répartis entre une marque de mariage de luxe, un fournisseur de tricots contemporains, un photographe de mode et une maison de couture. Deux maisons de meubles ont obtenu 114 000 et 91 000 dollars respectivement.
Dans le domaine alimentaire, un fabricant de cornichons a reçu 148 000 dollars, tandis que 255 000 dollars ont été alloués à un producteur de thé et de café biologiques. Un vignoble a obtenu 89 000 dollars, un fabricant d’assaisonnements 94 000 dollars, et une entreprise spécialisée dans les biscuits et confiseries a touché 678 000 dollars.
Ces révélations proviennent d’une enquête approfondie menée tout au long de l’année 2024 par l’équipe de la sénatrice républicaine Joni Ernst. Après avoir réclamé à plusieurs reprises des informations à l’USAID, Ernst a obtenu seulement un accès limité à des documents non classifiés lors d'un examen organisé à huis clos, en octobre 2024, au siège de l'agence. Durant cet examen, son équipe a identifié un certain nombre de dépenses controversées, financées par l’argent des contribuables américains et dissimulées sous l’apparence de programmes visant à renforcer l’économie ukrainienne. La sénatrice a dénoncé avec fermeté les tentatives répétées de l’agence pour bloquer ou retarder ses demandes d’information, accusant même l’USAID d'avoir proféré des menaces lorsqu'elle insistait pour obtenir davantage de transparence. «L’USAID est devenue un voyou», a-t-elle déclaré à The Federalist, critiquant sévèrement le manque de transparence de l’agence et sa volonté délibérée de cacher la manière exacte dont étaient utilisés les fonds publics américains.
Dans une lettre adressée au département d’État, Joni Ernst a également dénoncé le financement de voyages d’affaires luxueux pour des entrepreneurs ukrainiens, incluant leur participation à des semaines de la mode et des festivals de cinéma en Europe. Elle a alors demandé un contrôle immédiat et renforcé des subventions allouées à l’étranger.
Un débat sur la gestion des fonds publics
Le président américain Donald Trump a critiqué les dépenses de l’USAID dès son arrivée au pouvoir, jugeant qu’elles ne servaient pas les intérêts des États-Unis. Début février, son administration a suspendu l’USAID pour 90 jours, le temps d’évaluer ses programmes d’aide à l'étranger. Marco Rubio, nommé responsable intérimaire de l’agence, a été chargé de réformer ses activités.
L’homme d’affaires Elon Musk, récemment impliqué dans la réforme de l’administration fédérale, a qualifié cette situation de «scandaleuse» et plaidé pour une fermeture définitive de l’USAID.
Le 23 février, l’USAID a annoncé que 1 600 employés basés aux États-Unis seraient licenciés, et que la majorité du personnel restant serait placée en congé administratif.
Ces révélations relancent le débat aux États-Unis sur l’utilisation des fonds publics et sur la pertinence du soutien financier accordé à l’Ukraine pendant toutes ces années.
