CPAC : Liz Truss prône un changement radical et un «MAGA britannique»
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Lors de la CPAC aux États-Unis, l’ex-Première ministre britannique Liz Truss a dénoncé la situation du Royaume-Uni, accusant l’«État profond» et les bureaucrates non élus de bloquer les réformes. Elle a appelé à un mouvement conservateur inspiré de Donald Trump afin de redresser son pays.
Liz Truss, qui a occupé le poste de Première ministre du Royaume-Uni pendant seulement 49 jours en 2022, s'est exprimée le 20 février lors de la CPAC (Conservative Political Action Conference), un rassemblement conservateur influent aux États-Unis.
Son message était clair : la Grande-Bretagne est en crise et a besoin d’un changement profond. Selon elle, l’actuel gouvernement britannique est dominé par une élite bureaucratique qui ignore la volonté des électeurs et sabote les réformes nécessaires.
«Ce sont toujours les mêmes qui prennent les décisions. C'est l'État profond, ce sont les bureaucrates non élus, c'est le pouvoir judiciaire», a-t-elle déclaré lors de son intervention. Elle a également dénoncé les réformes mises en place par Tony Blair, qui, selon elle, ont transféré trop de pouvoir au système judiciaire et renforcé l'«État profond» et accordé davantage de pouvoir à des organisations internationales.
Selon elle, les Britanniques, frustrés par un État qui ne répond plus à leurs attentes, ont besoin d’un mouvement similaire au «Make America Great Again» (MAGA) de Donald Trump. «Nous voulons une CPAC britannique», a-t-elle affirmé, insistant sur la nécessité d’une politique énergétique plus agressive.
L’ancienne Première ministre a également mis en garde contre une dégradation économique et sociale inquiétante. Selon elle, la politique de neutralité carbone a contribué à la destruction de l’industrie britannique, augmentant la dépendance énergétique du pays. «L’année dernière, nous avons fermé notre dernière aciérie. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus produire d’acier nous-mêmes», a-t-elle déploré.
Un discours aux accents trumpistes
Sur le plan social, elle a dénoncé la montée de la censure et des politiques progressistes, qu’elle juge nocives pour la liberté d’expression et les valeurs conservatrices traditionnelles. «Nous devons rétablir la liberté d'expression. Au Royaume-Uni, des personnes sont détenues et emprisonnées pour avoir publié des messages sur les réseaux sociaux», s'est alarmée l'ex-Première ministre. Elle a également accusé les médias de couvrir «les délits sexuels commis par des immigrés».
Enfin, elle a appelé à une refonte complète de l’appareil gouvernemental, suggérant qu’Elon Musk et son équipe pourraient aider à auditer et réorganiser les institutions. «Nous voulons qu’Elon et son armée de nerds Muskrats examinent l’État profond britannique !», a-t-elle lancé.
Ce discours s’inscrit dans une tendance plus large où des figures politiques conservatrices, au Royaume-Uni comme ailleurs, cherchent à s’inspirer du modèle populiste américain. The Guardian estime ainsi que Truss espère mobiliser une base électorale frustrée et affaiblie, en leur proposant une alternative nationaliste et anti-élite. Cependant, son appel à une «CPAC britannique » reste à concrétiser, alors qu’elle demeure une figure marginale de la politique britannique depuis son éviction du pouvoir.