Washington fait pression pour empêcher le Hezbollah d'intégrer le nouveau gouvernement libanais
Les autorités américaines ont fait savoir que Washington empêcherait le Hezbollah de faire partie du futur gouvernement libanais, conditionnant ainsi l'obtention d'une aide financière pour la reconstruction du pays. Le Hezbollah et son allié chiite Amal avaient des vues sur le ministère des Finances.
Washington exhorte les hauts responsables libanais à empêcher le Hezbollah ou ses alliés de choisir le prochain ministre des Finances du pays, a rapporté Reuters dans un article publié le 31 janvier, citant des sources proches du dossier.
Le Hezbollah a traditionnellement joué un rôle clé dans la formation du gouvernement libanais, travaillant aux côtés de son allié chiite, le mouvement Amal du chef du Parlement Nabih Berry, qui contrôle le ministère des Finances depuis 2014.
Empêcher le Hezbollah de faire partie du gouvernement Salam
Les responsables américains souhaitent limiter leur influence alors que le Premier ministre désigné Nawaf Salam va constituer un nouveau cabinet, a rapporté Reuters. Le Liban pourrait avoir des difficultés à obtenir une aide financière étrangère cruciale pour la reconstruction d'après-guerre si le Hezbollah ou Amal devaient choisir le prochain ministre des Finances, a rapporté Reuters, citant d'autres sources.
L'intervention de Washington intervient alors que la position du Hezbollah dans la région est ébranlée après plus d'un an de combat avec Israël. Son principal allié, le président syrien Bachar el-Assad, a été renversé par des militants islamistes, transformant le paysage politique au Liban et dans le Moyen-Orient en général.
Les dégâts causés par les frappes aériennes israéliennes en 2024 ont été considérables, en particulier dans les zones à majorité chiite où le Hezbollah bénéficie d’un fort soutien.
De surcroît, deux élus républicains d'origine libanaise, Darin LaHood et Darrell Issa, ont envoyé au président des États-Unis Donald Trump une lettre relative à leurs attentes en ce qui concerne la future composition du gouvernement libanais.
Dans la lettre envoyée au président américain, les deux parlementaires ont explicitement demandé à Donald Trump de «conditionner tout financement octroyé au Liban par Washington et ses alliés, ainsi que les aides à la reconstruction, par l’engagement du Liban à respecter des politiques clés. Le nouveau gouvernement ne devrait en aucun cas inclure des membres du Hezbollah ou leurs affidés». Dans une autre lettre adressée à Joseph Aoun et à Nawaf Salam, les deux élus américains évoquent «la tumeur maligne que constitue l’influence du Hezbollah».