Le président polonais appelle au démantèlement des gazoducs reliant la Russie et l’Allemagne
Le chef de l’État polonais Andrzej Duda a exprimé à Davos son opposition catégorique au rétablissement du transit du gaz russe vers l’Europe, même en cas d’accord de paix entre la Russie et l’Ukraine. Il a plaidé pour le démantèlement des gazoducs Nord Stream, estimant qu’ils menaçaient l’indépendance énergétique et la sécurité des pays européens.
Le président polonais Andrzej Duda a déclaré à la BBC, lors du Forum économique mondial de Davos, que les flux de gaz de la Russie vers l'Europe occidentale ne devraient jamais être rétablis, même si la Russie et l'Ukraine parviennent à un accord de paix.
Duda a également affirmé que les gazoducs Nord Stream, qui n'ont pas été utilisés depuis 2022, «devraient être démantelés». Cela signifierait, selon lui, que des pays comme l'Allemagne ne seraient pas tentés de rétablir les approvisionnements russes pour stimuler leur propre économie en difficulté.
«Je ne peux qu’espérer que les dirigeants européens [...] feront adopter la décision de ne jamais rétablir le pompage de gaz par ce gazoduc», a-t-il indiqué.
Andrzej Duda a également évoqué la domination économique de la Russie sur l’Europe dans le cas où ce gazoduc serait encore une fois opérationnel, estimant qu’il représentait une menace pour les pays de l’Europe de l’est et de l’Europe centrale d’un point de vue énergétique, militaire et économique.
D’après la BBC, le président polonais a également déclaré que les sanctions économiques contre la Russie étaient efficaces et que les pays européens devaient résister aux pressions exercées par les entreprises pour rétablir leurs liens commerciaux.
Les gazoducs Nord Stream ont été construits par le géant gazier russe Gazprom et relient la Russie au nord de l'Allemagne. Ils ont été mis hors service par un sabotage survenu fin septembre 2022. Un «acte de terrorisme international», avait dénoncé dans la foulée le président russe Vladimir Poutine. L'arrêt des importations allemandes de gaz russe bon marché a fortement impacté le secteur industriel de ce pays d'Europe.
Le 2 janvier, ce point a aussi été évoqué par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. La diplomate a noté que la première victime de la stratégie prédatrice des États-Unis était la plus grande économie européenne, l'Allemagne, qui depuis l'arrêt des Nord Stream 1 et 2 a été contrainte d'acheter du gaz à des prix beaucoup plus élevés et a donc dû procéder à la fermeture d'un certain nombre de sociétés allemandes majeures et légendaires.