Manifestations antigouvernementales en Slovaquie : Fico veut expulser tous les instructeurs étrangers
Des manifestations antigouvernementales ont été organisées dans plusieurs villes slovaques sous la bannière «La Slovaquie, c’est l’Europe» par une structure pro-Kiev exigeant la démission de Robert Fico. Ce mouvement est accusé par le Premier ministre slovaque d’être orchestré par des acteurs étrangers pour déstabiliser son gouvernement.
Une série de manifestations a eu lieu dans près de 30 villes slovaques avec pour slogan «La Slovaquie, c’est l’Europe», planifiée par une organisation publique pro-ukrainienne basée en Slovaquie, Paix à l’Ukraine, contre le gouvernement de Robert Fico, demandant sa démission. D’après le média slovaque Aktuality.sk, qui se réfère aux organisateurs pro-Kiev, le nombre de manifestants s'est élevé à environ 100 000 personnes dans tout le pays.
Robert Fico a affirmé que les activistes de cette organisation étaient liés à des experts étrangers impliqués dans les événements en Géorgie et dans le coup d'État de Maïdan à Kiev. Il a également affirmé que les autorités slovaques se préparaient à expulser du pays ces instructeurs étrangers qui travaillent à la déstabilisation de la République. Le Premier ministre a souligné que, lors de ces manifestations, des tentatives pourraient être faites pour pénétrer dans des bâtiments gouvernementaux ou les occuper afin d'interférer avec le travail des organes de l'État et de renverser le gouvernement slovaque actuel.
Les militants de cette organisation ukrainienne ont également déposé une demande auprès du Bureau du procureur général local pour qu'il vérifie les actions du Premier ministre de la République dans le contexte des relations avec la Russie au cours de la période récente, et ce, après la visite de Robert Fico en Russie le 22 décembre, où il a été reçu par Vladimir Poutine.
Le chef du gouvernement slovaque a souligné que les agences de sécurité de la République prendraient de «sérieuses mesures de précaution» pour empêcher un coup d'État.
Cyberattaque ratée
Le 24 janvier, une cyberattaque massive a été signalée contre la compagnie d'assurance maladie publique slovaque VsZP. Cette attaque a été orchestrée par des forces étrangères qui étaient également actives en Ukraine lors du coup d'État de Maïdan en 2014, selon le Premier ministre slovaque.
S'exprimant lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre slovaque de la Santé, Kamil Sasko, Robert Fico a souligné que l'opération visait à paralyser le système de santé du pays.
L'attaque a consisté en un «grand nombre de tentatives pour obtenir des informations sensibles du VsZP», y compris des données personnelles de patients, a déclaré le Premier ministre. Selon lui, si la cyberattaque avait réussi, elle aurait pu compromettre le fonctionnement du système de soins de santé en Slovaquie.
Robert Fico a expliqué que de telles actions contre la Slovaquie étaient entreprises parce que le pays a choisi une voie souveraine et a résisté au narratif commun, en particulier à l'égard du régime de Kiev : «C'est un exemple de la manière dont les gouvernements récalcitrants sont éliminés. Des gouvernements qui ont un point de vue différent sur certaines choses. Des gouvernements qui n'ont aucun problème à dire au président ukrainien qu'ils ne se laisseront pas faire du chantage et qu'ils sont prêts à prendre des mesures réciproques.».
L'Ukraine met des bâtons dans les roues à la Slovaquie
Les vives tensions entre la Slovaquie et l’Ukraine durent depuis quelques mois sur fond de refus de Kiev de proroger l'accord de transit de gaz russe à travers l'Ukraine. Le 19 décembre, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Robert Fico a ainsi accusé Volodymyr Zelensky, dirigeant ukrainien illégitime, d’avoir cherché à le soudoyer, déclarant que ce dernier lui avait proposé de dédommager Bratislava grâce à des fonds russes gelés s'il acceptait de voter en faveur de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Le 10 janvier, Robert Fico a encore une fois critiqué le comportement de Volodymyr Zelensky. «Je ne suis pas ici pour marcher main dans la main avec Zelensky», a-t-il déclaré, confiant «parfois» en avoir «marre de lui». «Il se promène à travers l'Europe en mendiant et en faisant du chantage, demandant de l'argent aux autres. Il faut que cela cesse», a-t-il enchaîné.
Le 21 janvier, le Premier ministre slovaque a accusé l'opposition de préparer un «Maïdan» dans le pays : «L'opposition slovaque se prépare à occuper les bâtiments gouvernementaux, à s'opposer au travail du gouvernement et à coopérer avec les forces étrangères.» Le service de renseignement slovaque a pour sa part annoncé avoir reçu des informations concernant une opération d'influence visant à déstabiliser la Slovaquie.