MAE russe : le conflit ukrainien ne peut être résolu en 100 jours sans réalisme de la part des États-Unis
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a affirmé que les négociations de paix en Ukraine étaient difficilement envisageables en tenant compte des déclarations américaines récentes. Néanmoins, il a noté que dans le cas où les États-Unis seraient plus réalistes, il y aurait un certain type de pourparlers.
«Tout d’abord, je voudrais comprendre comment la partie américaine envisage de parvenir à un règlement [du conflit]. Si on se base sur les messages que nous avons entendus ces derniers jours, cela ne sera pas possible ni dans 100 jours, ni plus tard. Si l’approche de Washington est plus réaliste, alors peut-être qu’un certain type de négociations commencera, dont la dynamique est également difficile à prévoir pour le moment», a déclaré Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, à TASS.
Rappelons que 100 jours est le délai approximatif donné à l'envoyé spécial du président américain pour l’Ukraine et la Russie Keith Kellogg pour parvenir à un accord de paix sur l'Ukraine. Dans ce contexte, il est à constater un changement significatif de la vision américaine par rapport à la recherche d'une solution facile au conflit en Ukraine, et la reconnaissance du fait que ce n'est pas si simple et qu'il faut plus de temps pour le résoudre. Donald Trump avait affirmé à plusieurs reprises avant son investiture qu'il entendait résoudre la crise ukrainienne «sous 24 heures» s'il était réélu à la tête des États-Unis.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, de son côté, avait réaffirmé en janvier que son pays était ouvert aux contacts s'il y avait des «propositions sérieuses de la part des collègues qui ont autrefois gelé ou même interrompu les relations avec la Fédération de Russie».
Le 20 janvier, CNN a rapporté que le président américain Donald Trump avait demandé à son équipe d'organiser une conversation téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine «dans les jours suivant son investiture».
Cette volonté de dialogue avec son homologue russe, Donald Trump l'a confirmée quelques heures plus tard depuis le bureau ovale après son investiture, précisant aux journalistes qu'il ne savait pas encore quand la rencontre aurait lieu, mais qu'il était prêt à ce qu'elle se tienne «très bientôt».
Sergueï Lavrov avait également déclaré fin décembre que la partie russe «ne se fait pas d'illusions sur les perspectives d'un règlement facile de la crise ukrainienne». Il a également noté que l'arrivée au pouvoir de Donald Trump ne signifie pas que «le processus de négociation va nécessairement commencer». «Ce ne sera pas, comme beaucoup essaient maintenant de l'espérer, un fait inévitable», avait prévenu le ministre lors d'une interview à la télévision russe, ajoutant qu'il existait un consensus bipartisan à Washington sur le soutien à Kiev.