Immigration clandestine : Londres s'attaque aux passeurs, après avoir renoncé à son accord avec Kigali

Immigration clandestine : Londres s'attaque aux passeurs, après avoir renoncé à son accord avec Kigali© CHRIS J RATCLIFFE Source: Reuters
Des migrants débarquent d’un navire de la British Border Force au port de Douvres (photo d'archives).
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Le gouvernement britannique a annoncé qu'il allait rediriger 75 millions de livres sterling pour renforcer la lutte contre les réseaux de passeurs. Une somme initialement destinée à financer l'accord migratoire avec le Rwanda. Un accord controversé qu’entend abandonner Londres, s’asseyant ainsi sur 240 millions de livres déjà versés à Kigali.

Le gouvernement de Keir Starmer a annoncé ce 17 septembre qu'il allait consacrer 75 millions de livres (près de 89 millions d'euros), initialement destinés au financement de l'accord migratoire conclu avec le Rwanda avant d'être abandonné, à la lutte contre les réseaux de passeurs.

Ces fonds serviront à l'acquisition de caméras de surveillance et de matériel technologique, visant à améliorer la collecte de preuves pour poursuivre les passeurs de manière plus efficace. «Une technologie avancée et des capacités de renseignement nous permettront d’exploiter pleinement tous les moyens à notre disposition pour démanteler ce commerce odieux», a défendu la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, selon des propos rapportés par la presse britannique.

Plus de caméras de surveillance et de gardes-frontières

Ce budget sera également utilisé pour recruter davantage de gardes-frontières et pour intégrer 100 enquêteurs spécialisés au sein de l'Agence nationale de lutte contre la criminalité (NCA).

Fin avril, le gouvernement de Rishi Sunak avait annoncé son intention d’expulser vers le Rwanda, d’ici la fin de l’année, 5 700 demandeurs d’asile arrivés sur le sol britannique de façon irrégulière. Une mesure annoncée dans la foulée de l’adoption d’une loi controversée visant à décourager les traversées illégales de la Manche.

Le texte, approuvé le 23 avril par le Parlement, avait reçu le sceau royal trois jours plus tard. Le gouvernement conservateur souhaitait alors débuter les expulsions dès le mois de juillet. Cependant, le gouvernement du travailliste Keir Starmer, issu des élections de juillet, a décidé de ne pas l’appliquer. Le budget initialement prévu sera désormais entièrement consacré à la lutte contre les réseaux de passeurs.

Kigali ne rendra pas l’argent

Néanmoins, la mise en place de ce projet – que Londres n’entend plus mettre en œuvre – a déjà coûté cher au contribuable britannique. Quelque «700 millions de livres sterling», soit plus de 830 millions d'euros, auraient été déboursés dans le cadre de cet accord, qui a abouti au renvoi de quatre migrants vers ce pays sur une base volontaire, avait affirmé fin juillet la ministre de l'Intérieur devant la Chambre des communes.

Le 9 juillet, dans la foulée de l’élection remportée par Keir Starmer, le Rwanda avait fait savoir que l’accord conclu avec Londres ne prévoyait pas le remboursement des fonds déjà versés par le Royaume-Uni, en l’occurrence 240 millions de livres, soit 280 millions d’euros. «L’accord que nous avons signé ne stipulait pas que nous devrions rendre l’argent», avait déclaré le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda, à la télévision publique.

Selon les autorités britanniques, les traversées illégales de la Manche ont battu des records sur les six premiers mois de l'année 2024, avec l'arrivée par la mer de 21 615 migrants depuis janvier. Des tentatives de traversée émaillées de tragédies, huit migrants ayant trouvé la  mort le 15 septembre au niveau d'Ambleteuse (Pas-de-Calais), moins de deux semaines après un naufrage non loin de Boulogne-sur-Mer où 12 candidats à l’exil étaient morts noyés.

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