France : le vice-président d’un tribunal soupçonné d’avoir appelé à kidnapper et à violer son ex-femme
© BSIP/Universal Images Group Source: Gettyimages.ruAccusé d’avoir harcelé et cherché à nuire à son ancienne épouse au cours des dernières années, un magistrat d’une commune du centre de la France a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire fin octobre. Il aurait notamment envoyé des milliers de photomontages à caractère pornographique et lancé des appels au viol sur le dark web.
C’est une affaire présentée comme plongeant la magistrature dans « un profond embarras ». Olivier Bachelet, l’un des vice-présidents du tribunal de Blois (Loir-et-Cher), a été placé sous contrôle judiciaire le 31 octobre après avoir été mis en examen pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, cyberharcèlement et diffusion non consentie d’images à caractère sexuel à l’encontre de son ex-femme, a rapporté ce 4 décembre Mediapart.
D’après le média, les premiers faits remonteraient à 2014, année de séparation du couple. Cette année-là, Olivier Bachelet aurait diffusé des messages ainsi que des photos dans son entourage et embauché un détective privé afin qu’il suive son ex-femme. Le magistrat — qui nierait en bloc les faits lui étant reprochés — aurait publié, au cours des années qui ont suivi, des photos volées ainsi que des montages « à caractère pornographique », tant et si bien que son ancienne conjointe a déposé des mains courantes en 2018 et 2019 ainsi qu’une plainte en 2020.
« Tout s’est arrêté » après une perquisition et une garde à vue
Un palier aurait été franchi en 2024, avec la diffusion de ces images auprès de son employeur, de ses collègues, de l’association d’étudiants de l’École de formation des barreaux de la cour d’appel de Paris — où la victime enseigne —, ainsi que sur le dark web. Un espace clandestin où aurait également circulé l’ancienne carte d’identité de la victime et des informations personnelles telles que son adresse.
« Il y a un homme qui, sur ce dark web, a incité à l’enlever, la séquestrer et la violer. Avec son nom, son adresse et son numéro de téléphone », a précisé auprès de l’AFP Maître Xavier Autain, l’avocat de la femme harcelée. Selon ce dernier, « tout s’est arrêté » après la perquisition et la garde à vue d’Olivier Bachelet. Mis en examen, celui-ci a interdiction de quitter le territoire et de paraître au domicile de son ex-femme.
« Mon client est présumé innocent et il conteste les faits qui lui sont reprochés », a pour sa part déclaré Maître Arnaud Simonart, avocat du magistrat. Ce dernier, malgré ces accusations, ne s’est pas vu notifier d’interdiction d’exercer son métier, mais « une demande d’interdiction temporaire d’exercer sera faite au Conseil supérieur de la magistrature rapidement », a indiqué le ministère de la Justice, cité par l’agence de presse française.