Fermeture de 2 000 lits d’hôpitaux en 2024 : le «virage ambulatoire» s’accélère

Fermeture de 2 000 lits d’hôpitaux en 2024 : le «virage ambulatoire» s’accélère© Wiki commons
Un dortoir d'hôpital avec 5 lits.
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La France a perdu près de 2 000 lits d’hospitalisation complète en 2024, soit une baisse de 0,5% selon la Drees. Ce phénomène, en ralentissement après la crise sanitaire, s’accompagne d’une hausse des places en ambulatoire et à domicile, malgré les tensions sur les ressources humaines.

La Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees) a annoncé la suppression de près de 2 000 lits d’hospitalisation complète en 2024, portant le total à 367 000 lits au sein des 2 965 établissements recensés.

Les hôpitaux publics, qui en concentrent 61 %, sont particulièrement touchés par cette diminution continue, observée depuis vingt ans. Cette évolution des capacités hospitalières en France traduit une mutation profonde du système de santé alors que la France manque déjà cruellement de médecins.

Le « virage ambulatoire » : gains en ambulatoire, pertes en lits

 Selon l’étude publiée le 13 novembre, cette baisse de 0,5 % est moins prononcée que les années précédentes : -1,2 % en 2023 et -1,8 % en 2022. Elle reste toutefois inférieure à la moyenne pré-pandémie (-0,9 % par an entre 2013 et 2019). Ce « virage ambulatoire », comme le nomme la Drees, vise à privilégier les prises en charge sans nuitée ou à domicile, favorisé par les avancées technologiques et médicamenteuses. Mais il s’explique aussi par des contraintes budgétaires et un manque criant de personnel, qui « ne permet pas de maintenir » les lits disponibles.

Parallèlement à ces fermetures, les alternatives se développent. Les places d’hospitalisation partielle ont augmenté de 3,1 % en 2024, avec 2 800 nouvelles ouvertures, pour atteindre 91 200 places. Cette progression, bien que moins rapide qu’en 2023 (+4 %), dépasse la moyenne pré-crise (+2,5 %). L’hospitalisation à domicile bondit de 5,5 %, soit +1 300 places, pour un total de 25 400 patients pris en charge simultanément. Hors psychiatrie, ces capacités représentent désormais 8,1 % des prises en charge en court et moyen séjour. En psychiatrie, en revanche, le nombre de places stagne, soulignant des disparités sectorielles. Ces chiffres alimentent les débats notamment au sein de l’hémicycle en cette période de vote du budget. Quatre jours avant la publication du rapport, le député RN Guillaume Florquin dénonçait : « manque de moyens, épuisement des personnels, fermetures de lits […] des services saturés, des urgences débordées et des administrations toujours plus lourdes ».

Une inquiétude qui témoigne du malaise persistant, alors que la Drees insiste sur la nécessité d’adapter le système aux réalités démographiques et aux innovations médicales. L’institution peine cependant à rassurer alors que sur la période 2013-2024, la perte nette est de 45 500 lits (-11 %), en dépit d’un gain, moindre, de 23 400 places en ambulatoire (+34,6 %).

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