Dérapage des comptes publics français : le Rassemblement national dénonce un «énorme scandale d'État»

Dérapage des comptes publics français : le Rassemblement national dénonce un «énorme scandale d'État»© Eric Beracassat Source: Gettyimages.ru
Bruno Le Maire se voit offrir des chaussures de sport à l'occasion de son départ du ministère de l'Economie et des Finances, le 12 septembre 2024 à Paris [Photo d'illustration].
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Plusieurs élus, en particulier du Rassemblement national, ont réagi aux révélations faites le 9 novembre concernant un courrier confidentiel que Bruno Le Maire a adressé à Emmanuel Macron au printemps 2024. Une lettre dans laquelle le ministre de l’Économie a alerté le président sur la situation désastreuse des finances publiques françaises.

Un « énorme scandale d’État », a fustigé le 10 novembre sur X le député Rassemblement national (RN) du Territoire de Belfort Guillaume Bigot, pointant du doigt des révélations qui rendent à ses yeux « insincères » le budget et les scrutins de 2024. « Rétrospectivement, ça veut dire que le budget qui était présenté était insincère », a déclaré le même jour le député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis et président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel.

En cause ; le contenu d’une lettre adressée par Bruno Le Maire à Emmanuel Macron, au printemps 2024, et révélé le 9 novembre dans l’émission « C dans l'Air ». Une missive au contenu « explosif » dans laquelle le locataire de Bercy adresse au président français une mise en garde sur le « dérapage des comptes publics ».

Datée du 6 avril 2024, cette lettre est adressée deux mois avant les élections européennes à l’issue desquelles le président français dissoudra la chambre basse du Parlement, entérinant une plongée du pays dans un chaos institutionnel inédit sous la Ve République.

« Quand Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale, il agit en parfaite conscience de l’état désastreux des comptes publics », a dénoncé sur X la cheffe de file des députés RN à l’Assemblée, Marine Le Pen. « Il n’en dit mot, à l’image de tout un système politico-médiatique qui cache la vérité aux Français pour faire barrage au Rassemblement national », a-t-elle ajouté, dénonçant la « purge fiscale et sociale » qui guette les Français en raison de ce « maquillage des comptes publics » par la macronie.

« Nous risquons de nous faire accuser de cacher notre copie et des économies douloureuses pour le lendemain des élections européennes », alertait alors Bruno Le Maire. « Le flou sur le calendrier, le vecteur et la nature des économies nécessaires sera mis à notre débit. Il entretiendra le soupçon sur nos intentions », peut-on encore lire dans les extraits mis en avant par le média d’État français. « Toute stratégie d’évitement est vouée à l’échec », concluait-il sa lettre, à la main.

« Nous nous sommes plantés »

Dans cette lettre, celui qui occupe alors depuis sept ans le poste de ministre de l’Économie et des Finances, a notamment alerté le président français sur « la chute des recettes fiscales en 2023 » qui a porté cette année-là le déficit « à 5,5% au lieu des 4,9% attendus ». Il appelle alors à « rigoureusement exécuter » les 10 milliards d’euros d’économies du décret d’annulation « à l’euro près » ainsi qu’à « dégager 15 milliards d’économies supplémentaires ».

« Nous nous sommes plantés », a concédé Bruno Le Maire, dans « C dans l’Air », concernant des recettes fiscales qui auraient été inférieures de 42 milliards d’euros aux projections. « Je n’ai jamais menti aux Français, je suis toujours celui qui leur a dit la vérité sur la nécessité de rétablir les comptes », s’est-il défendu face à la journaliste.

« Cet argent a été utilisé pour protéger les Français », s’est contentée de ressasser le 10 novembre, sur le plateau de BFM TV, la porte-parole du gouvernement, Maud Brégeon, renvoyant aux mesures prises durant la crise du Covid-19 et la « crise de l’énergie ».

« Pourquoi ne l’a-t-il pas dit devant la commission d’enquête parlementaire ? », a interrogé sur la même antenne l’ancien patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, au soir du 9 novembre. « S’il estimait que c’était si grave, il aurait dû démissionner », a-t-il ajouté avant d’évoquer une politique « conçue dès 2017 ».

« Toutes les décisions nécessaires ont été prises en temps utile pour corriger les conséquences de recettes fiscales moins élevées que prévu », avait assuré fin mai 2024 – sous serment – Bruno Le Maire, devant la mission d’information du Sénat sur la dégradation des finances publiques depuis 2023.

« La démission ne m’a jamais traversé l’esprit », rétorquait le principal intéressé lors de son interview accordée à la journaliste du service public français. Celle-ci venait notamment de lui rappeler que – deux jours seulement après sa lettre – Emmanuel Macron avait déclaré lors d’une rencontre à l’Élysée avec les chefs des groupes de la majorité présidentielle qu’il ne voyait « pas l’intérêt » d’un projet de loi de finances rectificative.

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