Les Républicains face au vote de confiance : un parti divisé sur l’avenir du gouvernement

À une semaine du vote de confiance à François Bayrou, Les Républicains (LR) se déchirent. Bruno Retailleau appelle à soutenir le gouvernement, tandis que Laurent Wauquiez exige une consultation des militants. Une divergence qui révèle des tensions sur la participation au futur exécutif.
À l’approche du vote de confiance du 8 septembre 2025, le parti Les Républicains (LR) est confronté à un dilemme stratégique, partagé entre son soutien au gouvernement de François Bayrou et la volonté de certains de ses membres de retrouver une indépendance politique face à l’exécutif macroniste.
Le retour du duel Retailleau/Wauquiez
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et président de LR, a pris la parole sur TF1 le 1er septembre, exhortant les députés LR à ne pas « rejoindre les incendiaires » qui cherchent à faire chuter le gouvernement. Il appelle les personnalités politiques à ne pas faire pression contre Emmanuel Macron pour le pousser à la démission.
#TF1 Que retenir de cette intervention ? Que reste-t-il vraiment de l’héritage Gaulliste ?
— ✞✟† 🅰️d Vitam 🐓🪢 (@Ad_Vitam44_) September 2, 2025
Bruno Retailleau : « Je suis gaulliste, cela ne fait pas de moi un macroniste. Mais j’appelle les responsables politiques à éviter toute pression en faveur de la démission du président de… pic.twitter.com/dd14OI2fUs
Pour lui, la dette publique, qualifiée de « bombe à retardement », impose de voter la confiance pour éviter une « explosion financière ».
Bruno Retailleau, fidèle à une ligne qu’il qualifie de « responsabilité », défend la présence de LR au gouvernement pour garantir une certaine stabilité, tout en critiquant des mesures « injustes » du budget 2026, comme la suppression de deux jours fériés.
Cependant, cette position ne fait pas l’unanimité. Laurent Wauquiez, patron des députés LR, s’oppose à un « chèque en blanc » pour François Bayrou. Lors de sa rentrée politique au mont Mézenc le 30 août, il a réclamé une consultation des militants les 6 et 7 septembre, insistant sur la nécessité de défendre les valeurs de la droite. « Nous ne pouvons pas devenir un parti de godillots », a-t-il lancé, critiquant une nouvelle fois un budget qui, selon lui, fait peser l’effort sur « la France qui travaille ». Laurent Wauquiez en appelle au vote des adhérents LR sur la question de la confiance à François Bayrou.
Demandons aux adhérents LR, comme nous nous y étions engagés, leur avis sur la confiance à François Bayrou. https://t.co/jAZP7kIPUn
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) August 30, 2025
Les spéculations sur un éventuel gouvernement de gauche, avec des noms comme Bernard Cazeneuve ou Pierre Moscovici, accentuent les tensions. Bruno Retailleau a prévenu que la participation de LR à un futur exécutif n’a « rien d’automatique » et dépendra des mesures proposées. Certains élus LR, comme Patrick Hetzel, craignent qu’un virage vers le Parti socialiste, avec des propositions comme la « taxe Zucman » ou la suspension de la réforme des retraites, n’éloigne la droite sans rassurer les marchés. D’autres, comme Richard Ramos (MoDem), parient sur la « responsabilité » de LR pour éviter un blocage institutionnel.
Alors que le vote de confiance approche, LR oscille entre pragmatisme et fermeté idéologique. La consultation des militants pourrait clarifier la position du parti, mais elle révèle surtout une fracture interne, entre ceux qui privilégient la stabilité et ceux qui refusent de transiger sur leurs principes, rendant incertaine leur place dans le futur gouvernement.