Budget 2026 en France : Éric Lombard écarte toute menace du FMI ou de la BCE

Éric Lombard assure qu’aucune intervention du FMI ou de la BCE ne menace la France pour le budget 2026. Malgré une chute boursière et un déficit à réduire sous 5 %, il nuance un risque évoqué précédemment, dans un contexte de croissance faible et de tensions politiques. La stratégie repose sur des ajustements fiscaux et la confiance des marchés.
Éric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances, a tenté de calmer les marchés en affirmant sur X que « aucune intervention, ni du FMI, ni de la BCE, ni d’aucune organisation internationale, ne menace actuellement la France ». Cette déclaration intervient dans un contexte de nervosité financière, alors que la Bourse de Paris a chuté de 1,7 % le 26 août, reflétant les incertitudes autour du budget 2026 et le vote de confiance prévu le 8 septembre à l’Assemblée nationale.
Lombard, lors d’une conférence de presse le 30 juillet, avait déjà qualifié la préparation de ce budget de « tâche exigeante », visant à réduire le déficit public sous les 5 %, un objectif ambitieux face à une dette publique atteignant 118,4 % du PIB d’ici 2026, selon les projections de la Commission européenne.
Cette assurance ministérielle fait suite à des spéculations alimentées par des déclarations contradictoires. Éric Lombard avait reconnu l’existence d’un « risque » d’intervention du FMI, nuançant son optimisme initial et provoquant une baisse des indices boursiers à Francfort (-0,5 %) et à Londres (-0,6 %).
Une économie française qui inquiète
L’objectif affiché est de sortir de la procédure de déficit excessif d’ici fin 2029, avec un effort structurel de 1,1 % du PIB en 2026, soutenu par des ajustements fiscaux et une collaboration avec syndicats et employeurs, comme il l’a détaillé à CNBC en février. Cependant, le FMI anticipe une croissance limitée à 0,8 % en 2025, et la Banque de France table sur une hausse modeste de 0,1 à 0,2 % du PIB au premier trimestre 2026, alimentant les doutes.
La situation économique française reste fragile, marquée par une contraction de 0,1 % du PIB au quatrième trimestre 2024 et des tensions sociales liées à la réforme des retraites, que le Premier ministre François Bayrou pourrait remettre à l’agenda. Éric Lombard a insisté sur la nécessité de rassurer les investisseurs, notamment après l’impact négatif de l’instabilité politique post-législatives de 2024, où la nomination de Bayrou a été perçue comme un compromis controversé.
Malgré cela, des critiques émergent, notamment de la part de la gauche, qui dénonce une gestion laxiste, tandis que des économistes s’interrogent sur la viabilité d’un budget sans hausse d’impôts, dans un climat où l’inflation reste à 0,9 % en 2025.
L’Élysée soutient cette stratégie, voyant dans le discours d’Éric Lombard une tentative de stabiliser les marchés avant la rentrée politique, marquée par une manifestation le 10 septembre.