Incendie de l’Aude : un désastre écologique et judiciaire qui continue de marquer les esprits

14 jours après le déclenchement du gigantesque incendie qui a ravagé le département de l’Aude, l’heure est désormais aux bilans et aux enquêtes. Plus de 14 500 hectares de végétation ont été détruits, faisant de ce drame le plus grave feu de forêt en Méditerranée française depuis 30 ans, selon la Sécurité civile.

Le 5 août 2025, un feu s’est déclaré près de Portel-des-Corbières. Alimenté par la tramontane et une sécheresse extrême, il a rapidement gagné du terrain, franchissant l’autoroute A9 et menaçant plusieurs villages. Plus de 500 habitants et vacanciers ont dû être évacués en urgence, parfois dans des scènes de panique.

Au plus fort de la crise, 1 000 pompiers venus de toute la France ont été mobilisés, épaulés par des Canadair et des hélicoptères bombardiers d’eau.

Bilan humain et matériel

Le feu, fixé le 8 août, a laissé derrière lui un paysage dévasté :

• 14 500 hectares détruits, dont des vignobles renommés,
• 40 habitations endommagées ou rasées,
• un réseau électrique gravement touché.

Si aucune victime directe n’est à déplorer, un habitant a succombé à une crise cardiaque lors de l’évacuation. 

Une enquête pour incendie criminel

Rapidement, les soupçons d’un départ volontaire ont surgi. Le 12 août, le parquet de Narbonne a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire pour « destruction volontaire par incendie ». Deux juges d’instruction sont désormais chargés d’identifier l’origine exacte du sinistre et de déterminer d’éventuelles responsabilités.

Un enjeu national

Le drame de l’Aude a également relancé le débat sur la lutte contre les feux de forêt. En déplacement sur place, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé un plan de renforcement des moyens aériens pour les départements méditerranéens.

Le président Emmanuel Macron, dans un message de soutien, a promis que l’État accompagnerait la reconstruction des zones sinistrées et les familles touchées.

Un traumatisme durable

Pour les habitants, l’incendie restera longtemps dans les mémoires. Outre la perte des biens matériels, l’impact écologique est considérable : des milliers d’hectares d’habitats naturels, de garrigue et de forêts ont disparu, mettant en péril la biodiversité locale.

« C’est une cicatrice qui ne s’effacera pas avant plusieurs générations », a témoigné un viticulteur de la région.

Cet incendie est le deuxième plus important jamais recensé en France, après celui du Var en 1990.