Arrestation au Maroc d’un homme soupçonné d’être le commanditaire d’enlèvements contre rançon en cryptomonnaies

Arrestation au Maroc d’un homme soupçonné d’être le commanditaire d’enlèvements contre rançon en cryptomonnaies© X / Cerfia
Badiss Mohammed Bajjou, commanditaire présumé des enlèvements contre rançons en cryptomonnaies en France.
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Le suspect, Franco-marocain de 24 ans, dont l’arrestation a été confirmée par Gérald Darmanin, fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêts internationaux et une fiche rouge Interpol. Il est soupçonné d’avoir commandité une série d’enlèvements pour rançon en cryptomonnaie.

Badiss Mohammed Bajjou, un Franco-Marocain de 24 ans, originaire du Chesnay (dans les Yvelines), est soupçonné d’avoir commandité une série d’enlèvements contre rançon en cryptomonnaies en France. Il a été arrêté par les autorités marocaines dans la journée du 3 juin à Tanger, dans le nord du Maroc. La nouvelle a été confirmée par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui a écrit sur X : « Je remercie sincèrement le Maroc pour cette arrestation qui montre l’excellente coopération judiciaire entre nos deux pays, en particulier contre la criminalité organisée ».

Le suspect est inscrit dans la liste des 10 individus les plus recherchés par Interpol et faisait l’objet d’une fiche rouge. 

L’arrestation est d’autant plus importante avec la multiplication des enlèvements en France pour des rançons payées en cryptomonnaies depuis le début de l’année. Un phénomène qui a suscité un regain de vigilance des forces de l’ordre et du ministère français de l’Intérieur.

Commanditaire au Maroc, enlèvements en France

Le Franco-Marocain est recherché, rapporte Le Parisien, pour avoir commandité, depuis le Maroc, l’agression d’une femme de 56 ans à son domicile d’Élancourt (dans les Yvelines). Le but du crime était de faire payer une rançon en cryptomonnaie par son fils, contre la libération de la mère, le 20 juillet 2023. La police judiciaire de Versailles avait à l’époque procédé à la mise en examen de deux jeunes exécutants.

Enhardi par le succès de son entreprise criminelle, Badiss Mohammed Bajjou, a accéléré la cadence de ses méfaits depuis la fin de l’année 2024 et le début de l’année suivante. Il est soupçonné d’être l’un des commanditaires de l’enlèvement du cofondateur de Ledger (une entreprise française qui conçoit et commercialise des portefeuilles de crypto-monnaies), David Balland, dans une affaire qui fait beaucoup de bruit dans les médias, le 21 janvier dernier vue la brutalité de l’acte.

David Balland a été séquestré avec sa compagne et il a été mutilé, en ayant le doigt coupé, avant sa libération, alors que sa compagne a été retrouvée ligotée dans un véhicule. L’affaire s’était soldée par au moins neuf mises en examen.

Plus récemment, dans la journée du 30 mai, les forces de l’ordre ont procédé à la mise en examen de 26 individus âgés de 16 à 23 ans, pour des soupçons de tentatives ou de projets d’enlèvements en mai dernier, à Paris et près de Nantes. Selon le parquet de Paris, « dix-huit personnes ont été placées en détention provisoire, trois ont sollicité un débat différé, quatre ont été placées sous contrôle judiciaire ».

La justice française soupçonne également une possible implication de Badiss Mohammed Bajjou dans la tentative d’enlèvement spectaculaire, survenue en mai dans le XIe arrondissement à Paris de la fille et du petit-fils du PDG de la société Paymium (qui propose une plate-forme d'échange de cryptomonnaies). Partagée massivement sur les réseaux sociaux et les médias locaux, la vidéo de la tentative de rapt montre les circonstances du sauvetage de la victime par des riverains, une femme enceinte que les ravisseurs tentaient de forcer à monter dans une fourgonnette.

Soupçons d’implication du même réseau dans plusieurs crimes

Selon Le Parisien, Badiss Mohammed Bajjou ne fait encore l’objet d’aucun mandat d’arrêt dans les affaires mentionnées plus haut. Cependant, les magistrats et les enquêteurs ont la conviction que ces crimes ont été commandités par le même réseau, suivant le même mode opératoire.

La même source explique que des individus au Maroc recrutent des commandos de jeunes exécutants sur les réseaux sociaux au gré des missions et des interpellations. Cette main-d’œuvre zélée et peu coûteuse mène des enlèvements avec violence pour quelques milliers d’euros. Les coups rapportent très gros aux commanditaires qui engrangent plusieurs millions d’euros des rançons exigées en cryptomonnaies. Selon Le Parisien, des documents retrouvés lors de perquisitions et des analyses téléphoniques pointent vers des liens entre ces affaires et l’existence d’une possible organisation criminelle unique avec des équipes d’exécutants changeantes.

Extrader ou ne pas extrader ?

De l’arrestation à l’extradition de Badiss Mohammed Bajjou il y existe un mur juridique. Le suspect a, en effet, profité de son séjour criminel au Maroc pour obtenir la double nationalité marocaine. Sachant que le Maroc n’extrade pas ses ressortissants, il est loin d’être certain que le suspect soit entendu par les autorités françaises qui n’ont qu’à espérer que la justice marocaine puisse juger le suspect sur le sol marocain dans le cadre d’une dénonciation judiciaire, explique Le Parisien.

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