France : les ruraux et habitants des banlieues se sentent de plus en plus marginalisés, selon une étude

Selon une étude Ifop publiée à l’occasion de la «Journée nationale de la cohésion des territoires», ce 4 juin, une large majorité des habitants de banlieues et des communes rurales éprouveraient un fort sentiment de marginalisation. Un sentiment, d'abandon par l'État qui s'est renforcé sous les quinquennats d'Emmanuel Macron.
Huit ans après l’arrivée au pouvoir en France d’Emmanuel Macron, seuls 26% des habitants des banlieues et 14% de ceux des communes rurales s’estiment « plutôt gagnants » de ses politiques. Tels sont les résultats d’une étude Ifop, pour Confinews, révélée à l’occasion de la « Journée nationale de la cohésion des territoires », une rencontre prévue ce 4 juin à Évreux et organisée par l’Association des maires des villes et banlieues de France (AMVBF) et l’Association des maires ruraux de France (AMRF). Les sondés ont été interrogés sur l'action publique, dans leurs communes, depuis le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
Cette étude, ébruitée par plusieurs médias, soulignerait notamment un renforcement de ce sentiment d'abandon au fil des années. « Entre 2017 et 2025, la part des habitants des banlieues s’estimant "gagnants" des politiques macronistes est tombée de 39% à 22%, tandis que celle des habitants des communes rurales est passée de 19% à seulement 13%, révélant un net renforcement du sentiment de marginalisation » rapporte ainsi Le Figaro.
« Les gens ont le sentiment d’une relégation » tant dans les communes rurales que dans les banlieues « de mise à l’écart de la République », analyse au micro de Sud Radio le politologue Brice Soccol. « Vous avez une majorité de ruraux qui se sentent dans le déclin français, éloignés de tout, rejetés dans leur mode de vie – par exemple sur l’utilisation de la voiture – et une majorité d’habitants des banlieues qui se sentent stigmatisés et oubliés » a déclaré cette même source auprès de l’hebdomadaire L’Express.
La sécurité, l’emploi et l’accès aux soins au cœur des préoccupations
Malgré les disparités de ces deux types de territoires, habitants des banlieues et des zones rurales partagent des inquiétudes communes, au premier rang desquelles figure – note L’Express – la sécurité des personnes et des biens. En deuxième position, pointe le développement économique et l’accès à l’emploi. L’accès aux soins complète ce podium.
À l’inverse, habitants des banlieues et des zones rurales n’ont pas la même appréciation à l’égard de la qualité de certains services publics. Ainsi, 61% de ceux qui habitent en zone rurale se déclarent insatisfaits de la qualité des transports publics, contre seulement 26% de ceux qui sont établis en banlieue.
Des disparités de perception que l’Ifop retrouve également suivant la catégorie socio- professionnelle et le niveau d’études du sondé. Ainsi, en banlieue, 80% des habitants appartenant aux catégories aisées (plus de 2940 euros de revenus mensuels) indiqueraient percevoir une présence significative de l’État sur leur commune, contre 51% pour ceux gagnant moins de 900 euros par mois. Tendance similaire, mais moins prononcée, sur le front des diplômes où ils sont une courte majorité 53% de Bac +5 à se déclarer satisfaits de la présence de l’État contre 42% pour les détenteurs d’un CAP ou d’un BEP.