Record historique de défaillances d’entreprises en France en 2024 : une crise économique majeure

En 2024, la France enregistre un record de 67 830 défaillances d’entreprises, menaçant 256 000 emplois, selon Altares. Cette crise, amplifiée par une conjoncture morose, touche particulièrement les PME et les secteurs de la construction et de l’immobilier.
« ALERTE : Les faillites d’entreprises atteignent de nouveaux sommets historiques : la France en grand danger ! » Sur son compte X, l’économiste Marc Touati tire la sonnette d’alarme sur les chiffres des faillites en France mettant en avant des chiffres moroses pour le début d’année 2025 après une année sinistre en la matière.
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— Marc Touati (@MarcTouati) May 15, 2025
En 2024, la France a atteint un seuil historique avec 67 830 procédures collectives (sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire), soit une hausse de 17 % par rapport à 2023, selon l’étude d’Altares. Ce record, dépassant les niveaux des crises financières de 2009 et 2010-2012, menace 256 000 emplois, contre 245 000 l’année précédente. Les PME et ETI de plus de 50 salariés sont particulièrement touchées, avec une augmentation de 30 % des défaillances, notamment dans l’industrie manufacturière (+75 %), le commerce de gros (+76 %) et le transport (+59 %).
Rattrapage post-Covid et conjoncture politique incertaine
Cette vague s’explique par un rattrapage post-Covid, après le gel des procédures pendant la crise sanitaire, et une conjoncture économique défavorable marquée par un flou politique, une inflation persistante et des taux d’intérêt élevés. Thierry Millon, directeur des études chez Altares, souligne que « la stagnation générale est mortifère pour les structures les plus fragiles, notamment celles encore endettées par les prêts garantis par l’État (PGE) », avec 38,4 milliards d’euros restant à rembourser en décembre 2024.
Les secteurs les plus affectés incluent la construction (27 % des procédures), l’immobilier (+36,5 %) et l’action sociale (+113 %). Les régions Normandie, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes concentrent l’essentiel des difficultés. Cependant, un ralentissement de la hausse (+10 % au dernier trimestre) laisse entrevoir un possible plateau en 2025, sans perspective de baisse immédiate.
Face à cette crise, la reprise d’entreprises en difficulté par les salariés sous forme coopérative apparaît comme une des solutions. Avec un taux de survie à 5 ans de 76,4 % pour les Scop issues de reprises, ce modèle favorise la pérennité et la sauvegarde des emplois. Toutefois, les obstacles financiers et les préjugés sur la gouvernance coopérative freinent son développement.
Plus généralement, l’explosion du nombre de faillite souligne l’urgence de solutions innovantes pour préserver le tissu économique et les savoir-faire, notamment dans les territoires ruraux, tout en évitant un effet domino sur l’emploi.