Interview de Macron sur TF1 : les oppositions dénoncent un «pétard mouillé»

L’interview d’Emmanuel Macron sur TF1 le 13 mai a suscité des critiques acerbes, à gauche comme à droite. Entre accusations d’impuissance et absence de propositions concrètes, le président n’a pas convaincu.
Lors de son intervention télévisée de plus de trois heures sur TF1 le 13 mai, Emmanuel Macron a tenté de reprendre la main sur la scène politique intérieure après plusieurs mois concentrés sur les enjeux internationaux. Dans une émission intitulée « Emmanuel Macron - Les défis de la France », animée par Gilles Bouleau, le président a répondu à des personnalités comme Sophie Binet (CGT), Robert Ménard (maire de Béziers) et aux questions des téléspectateurs. Mais loin de rallier, l’exercice a déclenché une volée de critiques de la part des oppositions qui jugent l’intervention creuse et déconnectée.
Un président « à bout de souffle » et un « bavardage en vain »
À gauche, les réactions sont cinglantes. Jean-Luc Mélenchon (LFI) a résumé l’interview comme un « non-événement », déclarant sur X : « J’ai rien raté. Il n’a rien dit, rien proposé. ».
Weeee. J'ai rien raté. Il n'a rien dit, rien proposé. Les programmateurs qui ont changé leur matinale etc se sont fait avoir. Demain commentaire imposé sur la phrase fondamentale : "tout va bien". #Macron20h10
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 13, 2025
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure déplore de son côté : « J’aurais souhaité qu’Emmanuel Macron propose un référendum aux Françaises et aux Français sur la question des retraites », tandis que la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier qualifie l’émission de « pétard mouillé ». Fabien Roussel (PCF) regrette l’absence de réponses concrètes aux propositions de Sophie Binet, notamment sur la nationalisation d’ArcelorMittal.
A droite, le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella dénonce « un bavardage vain qui ne masque plus son impuissance généralisée », regrettant l’absence d’un référendum sur l’immigration, une demande récurrente de son camp.
Cette émission d'Emmanuel Macron est à l'image de son mandat : un bavardage vain qui ne masque plus son impuissance généralisée. Pas même l'annonce d'un grand référendum n'est venue rehausser l'intérêt d'une prestation inutile.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) May 13, 2025
L'après-Macron se prépare maintenant, avec nous.
Éric Ciotti, allié au RN, fustige un président « hors-sol » qui persiste dans le « déni » malgré ses échecs électoraux.
Quant à Laurent Wauqiez, candidat à la présidence des Républicains (LR), il a déclaré à la télévision publique le 14 mai au matin : « J'ai trouvé ça long et assez vague. J'ai trouvé que c'était un macronisme finissant. On a l'impression que ce macronisme est à bout de souffle ».
Même au sein de la majorité, l’enthousiasme est limité. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, admet que le format de l’émission manquait de « vision structurée ».
Présent sur le plateau, Robert Ménard, dont le positionnement politique est changeant, avertit qu’un référendum serait perçu comme un vote « pour ou contre Macron » au vu de sa faible popularité.
Avec 4,9 millions de téléspectateurs, l’audience reste modeste pour le président Macron qui essaye de poursuivre sa remonté en matière de cote de popularité, lui qui avait gagné 4 points fin mars après son changement de cap sur la condamnation des crimes de l’armée israélienne. Un positionnement qu’il a confirmé lors de son passage télévisé du 13 mai.