Enquête sur l’enlèvement en France d’Amir DZ : un ex-diplomate algérien au cœur d’une affaire explosive

Enquête sur l’enlèvement en France d’Amir DZ : un ex-diplomate algérien au cœur d’une affaire explosive Source: Gettyimages.ru
Le drapeau algérien devant la façade de l'ambassade d'Algérie à Paris.
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L’enlèvement d’Amir Boukhors, opposant algérien réfugié en France, fait l’objet d’une enquête par la justice française. Certaines sources évoquent l'implication d’un ancien diplomate en poste à Paris. Sur fond de relations tendues entre Paris et Alger, l’affaire suscite une attention particulière, sans réaction de la part des autorités algériennes.

L’affaire Amir Boukhors, du nom du youtubeur et opposant algérien, alimente les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. Installé en France depuis 2016 et reconnu réfugié politique en 2023, Amir Boukhors – alias « Amir DZ » – a été enlevé le 29 avril 2024 près de son domicile dans le Val-de-Marne, avant d’être relâché 27 heures plus tard en bordure de forêt.

Les circonstances de son enlèvement ont été décrites par Le Monde dans son édition du 12 mai 2025. Selon le quotidien, quatre hommes en civil, dont deux munis de brassards de police, l’ont intercepté alors qu’il rentrait chez lui. Menotté, il a été conduit dans un bâtiment désaffecté à Pontault-Combault, en Seine-et-Marne, puis drogué. Aucun des ravisseurs ne s’est identifié comme policier. L’un d’eux aurait déclaré : « Un responsable algérien veut te voir, c’est le seul moyen qu’il a pour te parler ».

Les soupçons se sont rapidement orientés vers des agents liés à l’ambassade d’Algérie à Paris. Les médias français citent « S.S. », ancien premier secrétaire de l’ambassade, présenté comme un officier de la DGDSE, les services extérieurs algériens. Âgé de 36 ans, il aurait utilisé sa couverture diplomatique pour préparer et suivre l’opération. Des données téléphoniques le placent à plusieurs reprises près du domicile de Boukhors dans les semaines précédant les faits.

Des éléments pointés par la DGSI

Dans la nuit du 29 au 30 avril, S.S. aurait retiré 2 000 euros en espèces, somme correspondant, selon Le Monde, à la rémunération des geôliers. D’autres suspects, dont un agent du consulat algérien de Créteil, ont été mis en examen en avril pour enlèvement, séquestration et participation à une entreprise terroriste.

L’enquête, confiée au Parquet national antiterroriste depuis février 2025, n’a pas encore donné lieu à un mandat d’arrêt contre S.S., rentré en Algérie après la fin de sa mission. Son statut diplomatique complique les procédures judiciaires. Me Eric Plouvier, avocat d’Amir Boukhors, affirme dans Le Figaro que « le droit international n’accorde aucune protection aux agents diplomatiques impliqués dans des actes criminels ».

Les autorités algériennes n’ont pas réagi publiquement. Toutefois, à la suite de la mise en examen de l’agent consulaire, Alger a expulsé 12 diplomates français. Paris a immédiatement répondu par une mesure équivalente. Cette escalade survient dans un contexte déjà tendu, marqué notamment par le durcissement de la politique migratoire française.

Des pratiques de surveillance en question

En parallèle, une autre affaire met en lumière des échanges entre agents français et algériens. Un fonctionnaire du ministère de l’Économie est soupçonné d’avoir transmis, via une employée de l’Ofii, des informations sur plusieurs opposants, dont Amir Boukhors. Ces éléments renforcent les soupçons de surveillance d’exilés politiques.

L’Express mentionne également un dispositif plus large : certains consulats algériens en France serviraient de relais aux services de renseignement. Des témoignages comme celui du caricaturiste Ghilas Aïnouche font état de tentatives de pression par des individus liés à ces structures consulaires.

L’enquête reste en cours, mais les procédures sont freinées par l’immunité diplomatique invoquée. L’Algérie, attachée à la préservation de ses relations avec Paris, reste discrète sur le sujet. Dans ce climat fragile, l’affaire Boukhors reste un point de friction majeur entre les deux pays.

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