La classe politique française en colère après le licenciement de 636 personnes par ArcelorMittal

Suite à l'annonce du licenciement de 636 personnes par le groupe ArcelorMittal dans sept sites français, la classe politique, de la gauche à la droite, s'est insurgée. A gauche, on propose une nationalisation, les Républicains exigent une table ronde pour discuter.
L’annonce, le 23 avril 2025, par ArcelorMittal de la suppression de 636 postes dans sept sites français – Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire – a suscité une vague d’indignation dans la classe politique française.
Cette décision, motivée par la crise de l’acier en Europe et la délocalisation de fonctions support vers l’Inde, a ravivé les débats sur la souveraineté industrielle et la responsabilité des grands groupes.
Consensus de la classe politique française
À gauche, les appels à l’intervention de l’État dominent. Fabien Roussel (PCF) a dénoncé une « guerre de l’acier » et exigé la nationalisation des sites, déclarant : « Ou ArcelorMittal investit en France, ou il faut nationaliser ! ». François Ruffin (LFI) a appelé l’État à entrer au capital du groupe, tandis que Mathilde Panot (LFI) a fustigé sur TF1 l’inaction du gouvernement.
Manon Aubry (LFI) a critiqué les 300 millions d’euros d’aides publiques reçues par le groupe, qui verse parallèlement 400 millions à ses actionnaires. Sophie Binet (CGT) a appuyé cette idée, citant l’exemple britannique de nationalisation.
À droite, Xavier Bertrand, président LR des Hauts-de-France, a réclamé une « table ronde » avec toutes les parties prenantes et des engagements clairs sur les investissements, notamment la décarbonation de Dunkerque.
Nous exigeons des engagements sur l’avenir des sites d’ArcelorMittal en France et dans les @hautsdefrance, et que les salariés qui vont perdre leur emploi soient vraiment respectés.
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) April 23, 2025
Nous nous sommes battus pour que le Gouvernement et l’Union Européenne accompagnent le… https://t.co/5XQAEjxns9
« Il est temps qu’ArcelorMittal dise quand les investissements se feront », a-t-il posté sur X. Sébastien Chenu (RN) a accusé le groupe de « raconter n’importe quoi » et exigé qu’il assume ses responsabilités.
Au centre, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a qualifié l’annonce de « mauvaise nouvelle » sur Europe 1, soulignant ses conséquences pour la souveraineté et l’emploi.
Elle a promis que le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, rencontrerait la direction pour évaluer l’ampleur du plan et protéger l’emploi, tout en appelant à des mesures européennes contre les importations d’acier. Ces réactions, unanimes dans leur condamnation, révèlent l’urgence d’une stratégie industrielle face à la crise.