Droits de douane : les syndicats à Bercy pour défendre l’emploi face à la menace américaine

Les syndicats CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC sont reçus ce vendredi à Bercy pour discuter des impacts des droits de douane américains sur l’emploi. Cette réunion, très attendue, fait suite à un Conseil national de l’Industrie sans eux.
Les leaders des principales centrales syndicales françaises – CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC – se réunissent ce 18 avril à Bercy dès 8h pour aborder les conséquences des hausses des droits de douane américains sur l’emploi. Cette rencontre, organisée à la demande pressante des syndicats, fait suite à un Conseil national de l’Industrie du 9 avril, où ils n’avaient pas été conviés, suscitant leur frustration. Les discussions impliquent les ministres de l’Économie (Éric Lombard), du Travail (Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet), des Comptes publics (Amélie de Montchalin), du Commerce extérieur (Laurent Saint-Martin), de l’Industrie (Marc Ferracci) et la secrétaire d’État au Numérique (Clara Chappaz). Éric Lombard doit ensuite rencontrer le président à 10h.
Les inquiétudes syndicales face aux tarifs douaniers
La hausse des tarifs douaniers annoncée par Donald Trump a secoué l’économie française. Bien que ramenée à 10% pour 90 jours, elle touche des secteurs clés comme l’aéronautique, l’acier et le cognac, menaçant exportations et emplois. Sophie Binet (CGT) dénonce auprès de l’AFP un « contexte d’incertitudes » et des « risques d’effet d’aubaine », citant Engie, qui envisage de vendre une filiale de 4 500 salariés. Marylise Léon (CFDT), sur Public Sénat, insiste : « Il ne s’agit pas seulement de riposter commercialement, mais de protéger les salariés inquiets, déjà impactés ». Elle regrette l’exclusion des syndicats du Conseil des entreprises du 14 avril avec le Medef, soulignant que « les salariés sont au cœur des entreprises ».
Le 9 avril, les industriels, réunis avec Marc Ferracci, ont qualifié la situation de « choc historique ». Bercy rapporte un consensus pour une réponse européenne « ferme et rapide », malgré des inquiétudes sectorielles sur une escalade commerciale. L’UE, alignée sur la pause américaine, négocie sans calendrier précis. François Bayrou, lors de sa conférence sur les finances publiques, a évoqué un « tremblement de terre » économique, estimant une perte de 0,5 point de croissance.
Les syndicats, exclus des discussions initiales, veulent peser. « Les entreprises n’investissent plus face à l’incertitude », déplore Marylise Léon, appelant à des mesures concrètes pour sécuriser l’emploi.
Amélie de Montchalin a promis 5 milliards d’euros pour soutenir les secteurs touchés mais les syndicats exigent des garanties sociales. Cette réunion marque un tournant : associer enfin les salariés à la stratégie face à une guerre commerciale qui menace la stabilité économique française.