Ehpad sous sanctions : trois ans après le scandale Orpea, 55 établissements épinglés

Ehpad sous sanctions : trois ans après le scandale Orpea, 55 établissements épinglés© Wiki commons
Ehpad Ma Maison Breteuil, 62 avenue de Breteuil à Paris, 7ème.
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Trois ans après l’affaire Orpea, un vaste plan de contrôle des 7 500 Ehpad français révèle des failles persistantes : 55 structures ont reçu des «sanctions graves», allant de la fermeture à la mise sous tutelle.

«Arrêtons le politiquement correct : il faut que nos politiques arrêtent de nous prendre pour des cons. On sait que les Ehpad sont maltraitants par manque de personnel»: le président de l’Observatoire du grand âge, Laurent Garcia a jeté un pavé dans la marre le 26 mars sur France Info au lendemain de l’annonce de sanctions visant des institutions accueillant des personnes âgées : les Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, dits «Ehpad».

Dans une intervention sur France 2 le 25 mars, la ministre de l’Autonomie, Charlotte Parmentier-Lecocq, révélait que 55 Ehpad ont écopé de «sanctions graves», allant de la fermeture immédiate à la mise sous tutelle.

 

Les suites du scandale Orpea

 

Le scandale Orpea, révélé en janvier 2022 par le livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet, avait secoué la France en exposant maltraitances et dysfonctionnements dans les Ehpad du groupe, désormais rebaptisé Emeis. Trois ans plus tard, le bilan du plan de contrôle lancé par le gouvernement pour inspecter les 7 500 établissements du pays d’ici fin 2024 dresse un constat préoccupant et explique les sanctions dont ont écopé une cinquantaine d’établissement.

Ces mesures, décidées par les agences régionales de santé (ARS), répondent à des «faits graves de maltraitance», des «dysfonctionnements importants» ou des «problèmes de prise en charge des soins», précise la ministre lors du débat Au cœur des Ehpad, de l’indifférence à l’action.

À titre d’exemple, l’Ehpad Résidence Le Castel, à L’Escarène (Alpes-Maritimes), a vu son autorisation retirée en février 2025 après des signalements de personnel insuffisant et de risques pour les résidents, comme un système d’eau chaude défaillant. À Pierrelaye (Val-d’Oise), un établissement du groupe Mapad doit fermer pour des «manquements graves», notamment l’administration de médicaments par du personnel non qualifié. Lancé en 2022 pour «recréer la confiance», ce plan XXL a atteint 96 % de couverture fin décembre 2024. Si un tiers des contrôles s’est effectué sur site, priorisant les structures suspectes, les deux tiers ont reposé sur des vérifications documentaires : taux de turn-over, arrêts maladie, incidents graves.

 

Les limites de l’action gouvernementale

 

Pourtant, des voix s’élèvent pour dénoncer les limites de cette opération. Thierry Mathieu, représentant des médecins inspecteurs (Smisp-Unsa), regrette : «On nous a demandé de faire du chiffre, mais avec peu d’inspecteurs formés». Sur les 150 embauches promises, seules 120 ont été réalisées, souvent en CDD, et les visites sur place, parfois réduites à une demi-journée, manquent de profondeur. L’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) déplore, elle, l’absence de solutions pour augmenter le nombre de soignants, essentiel pour garantir une prise en charge digne. Bernadette Ojardias, vice-présidente de l'association Faree, qui lutte contre la maltraitance encore présente dans certains Ehpad s’indigne de son côté : «Le manque de personnel ne peut pas justifier la maltraitance».

Depuis 2022, la «loi sur le bien vieillir» a imposé des indicateurs de qualité et un droit de visite quotidien. Mais pour beaucoup, ces avancées restent cosmétiques face à une crise systémique. Les familles des 55 Ehpad sanctionnés, elles, se retrouvent dans l’embarras, contraintes de reloger leurs proches dans un secteur déjà sous tension.

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