Affaire Nestlé Waters : l’exécutif français sous pression après les révélations sur des pratiques illégales

Affaire Nestlé Waters : l’exécutif français sous pression après les révélations sur des pratiques illégales© Legion-Media
Usine Nestlé, Vittel, Vosges, France
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Une enquête conjointe de Radio France et Le Monde révèle que l’Élysée et Matignon auraient permis à Nestlé Waters d’utiliser des procédés de filtration interdits pour commercialiser des eaux minérales non conformes. Emmanuel Macron a nié toute «entente», tandis que Nestlé a accepté de payer une amende de 2 millions d’euros pour éviter un procès.

Selon l’enquête publiée le 4 février 2025, Nestlé Waters, propriétaire de Perrier, Vittel, Contrex et Hépar, a eu recours pendant plusieurs années à des traitements non autorisés – microfiltration inférieure à 0,8 micron, filtres UV et charbons actifs – pour masquer des contaminations bactériennes et chimiques dans ses sources situées dans les Vosges et dans le Gard. Un rapport de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, cité par Le Monde, indique que la contamination des eaux persiste et que Nestlé a été contraint de détruire 3 millions de bouteilles en avril 2024.

Un lobbying intense au sommet de l’État

D’après les documents révélés par Radio France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait recommandé en janvier 2023 la suspension immédiate de l’exploitation des eaux Nestlé, affirmant que l’eau brute n’était «pas microbiologiquement saine». Malgré cela, des dérogations ont été accordées par l’exécutif après des rencontres entre Nestlé et Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée. Selon RFI, cette décision fut le résultat d’un lobbying actif, incluant plusieurs échanges entre les cabinets de Matignon et de l’Élysée. Une note interne, consultée par Franceinfo, décrit ces pressions comme un «chantage» exercé par Nestlé sur les autorités sanitaires.

Le gouvernement se défend, Nestlé sous enquête

Face aux accusations, Emmanuel Macron a déclaré ce 4 février : «Je ne suis pas au courant de ces choses-là. Il n’y a d’entente avec personne, il n’y a pas de connivence avec qui que ce soit». Nestlé, de son côté, a affirmé que ses échanges avec les autorités étaient publics et déclarés, ajoutant que les traitements controversés visaient uniquement à garantir la «sécurité alimentaire». Toutefois, le Sénat a lancé une commission d’enquête en novembre 2024 sur cette affaire, et l’ONG Foodwatch a déposé une nouvelle plainte contre Nestlé et les responsables politiques impliqués.

Une affaire aux conséquences judiciaires et politiques

En septembre 2024, Nestlé a accepté de payer une amende de 2 millions d’euros pour éviter un procès, après une première plainte de Foodwatch. Selon BFM TV, cette sanction reste modeste au regard des profits générés par la multinationale. L’ONG Transparency International exige désormais la publication des rendez-vous non déclarés entre Nestlé et l’exécutif français. Quant à Mathilde Panot, présidente du parti LFI à l'Assemblée nationale, elle a saisi la justice pour ce qu’elle qualifie de «scandale d’État», accusant le gouvernement d’avoir «déroulé le tapis rouge» à Nestlé au détriment des consommateurs.

Alors que l’affaire prend de l’ampleur, le gouvernement tente de minimiser son rôle, mais les révélations successives mettent en lumière des pratiques troublantes de collusion entre l’État et le géant de l’eau en bouteille.

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