Mayotte : le cyclone Chido pourrait avoir fait «quelques milliers» de morts dans l’archipel
Le cyclone tropical Chido a frappé Mayotte le 14 décembre. Le préfet évoque un bilan pouvant atteindre «quelques milliers» de morts dans ce département le plus pauvre de France, tandis qu'une polémique a vu le jour sur la destruction des bidonvilles de l’archipel.
«Des renforts de gendarmes seront déployés sur place pour appuyer les équipes engagées». Le compte X de la Gendarmerie nationale apprend l’arrivée de renforts à Mayotte dans l’archipel des Comores, diffusant par la même occasion une vidéo prise depuis un drone montrant l’étendue des dégâts dans des bidonvilles de ce territoire.
#Chido 🌪️ Soutien aux Mahorais et à nos camarades mobilisés à #Mayotte. Des renforts de gendarmes seront déployés sur place pour appuyer les équipes engagées. pic.twitter.com/iiDAjcgprU
— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) December 15, 2024
Selon les premiers chiffres officiels, 14 personnes ont trouvé la mort et 250 blessés ont été recensés après le passage du cyclone tropical Chido. Ce bilan devrait considérablement évoluer dans les heures et les jours à venir.
Au drame humain s’ajoute une polémique politique en métropole, notamment à l'encontre de la France Insoumise qui s’était opposée à la destruction des bidonvilles de Mayotte.
Un bilan qui pourrait atteindre des milliers de victimes, les Insoumis dans la tempête
«Je pense qu’il y aura certainement plusieurs centaines, peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers» de victimes. François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte s’est montré très inquiet sur la chaine publique Mayotte la 1ère. Le haut-fonctionnaire a précisé : «L’hôpital est touché, les écoles sont touchées. Des maisons sont dévastées. Le phénomène n’a rien épargné sur son passage».
Il a également estimé qu’il sera «très difficile d’avoir un bilan final». En effet, la religion majoritaire à Mayotte est l’islam et la tradition dans cette religion est d’enterrer les défunts dans les 24 heures suivant la mort. Le député du groupe Liot Estelle Yousoupha s’est, elle, inquiétée sur le réseau social X : «Les bidonvilles de Mayotte ont été rasés, leurs habitants engloutis par la boue et les tôles. Les 3/4 des maisons en dur n'ont plus de toit. Pas d’eau, pas de nourriture, pas d'électricité», écrit-elle, avant d’évoquer des actes de pillages.
Les bidonvilles de #Mayotte ont été rasés, leurs habitants engloutis par la boue et les tôles. Les 3/4 des maisons en dur n'ont #PlusDeToit. Pas d'#eau, pas de #nourriture, pas d'#électricité et des #pillages. Nos besoins: #ÉtatDUrgence + #Armée + #Médecins + #Aide massive pic.twitter.com/vDtHWgSvCG
— Estelle Youssouffa Députée (@DeputeeEstelle) December 15, 2024
La députée mahoraise s’en est par ailleurs prise à Jean-Luc Mélenchon et aux Insoumis en déclarant sur la chaîne d’information en continu CNews le 15 décembre : «LFI s’est opposée à Wuambushu et à la destruction des bidonvilles et ce sont des cimetières à ciel ouvert avec ce cyclone. Où sont-ils maintenant pour nous aider ?».
Estelle Youssouffa réagit aux propos de Jean-Luc Mélenchon sur la situation à Mayotte : «LFI s’est opposée à Wuambushu et la destruction des bidonvilles et ce sont des cimetières à ciel ouvert avec ce cyclone. Où sont-ils maintenant pour nous aider ?», dans #MidiNewsWEpic.twitter.com/DmP4snK7qr
— CNEWS (@CNEWS) December 15, 2024
Le jour du cyclone, le fondateur des Insoumis avait mis en cause les pouvoirs publics dans la situation à Mayotte sur le réseau social X: «Une population rendue vulnérable et abandonnée est soumise à une terrible épreuve. Le pouvoir méprisant et incapable, occupé par son nombril, n'a rien prévu ni organisé».
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est rendu sur place le 16 décembre en milieu de matinée et Emmanuel Macron a convoqué une réunion de crise dans la soirée. La ministre démissionnaire de la Santé, Geneviève Darrieussecq a de son côté déclaré sur le plateau des «4V» sur France 2 le 16 décembre que l’hôpital de Mayotte était «très endommagé» et les centres médicaux «inopérants», assurant cependant que les évacuations sanitaires vers la Réunion «se poursuivent».