Aéroport de Nantes : une grève des pompiers paralyse les vols et bloque des milliers de passagers
Ce mercredi 6 novembre, tous les vols au départ et à l’arrivée de l’aéroport Nantes Atlantique ont été annulés, conséquence d’une grève des pompiers. Le mouvement, qui a duré plusieurs heures, est motivé par des revendications salariales et des demandes de renforts.
Depuis l’aube ce 6 novembre, l’aéroport de Nantes Atlantique est en arrêt total. Plus aucun avion ne décolle ni n’atterrit en raison d’une grève du service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs (SSLIA), mobilisant les pompiers de la plateforme. Leur présence est indispensable pour la sécurité des opérations aéroportuaires ; sans eux, les vols ne peuvent être assurés. Ce mouvement social déclenché après plus d’un an de négociations infructueuses avec la société Vinci, gestionnaire de l’aéroport, perturbe les déplacements de plusieurs milliers de passagers.
Sur les panneaux d’affichage comme sur le site internet de l’aéroport, tous les vols de la journée sont signalés « annulés ». En cause, les demandes des pompiers d’un renforcement des effectifs, d’une revalorisation des salaires et de la reconnaissance de leur ancienneté sur 30 ans, et non sur 15. « Voilà plus d'un an que les discussions sont en cours, mais rien n’a abouti », déplore devant France 3 Odile Imara, secrétaire générale de la CGT AGO, le syndicat qui porte les revendications.
Les effectifs actuels des pompiers, au nombre de 33, seraient insuffisants pour garantir un fonctionnement sécurisé. « Nous devrions être sept sur le site en continu, mais souvent, nous devons opérer à cinq », détaille la syndicaliste, qui critique des conditions de travail intenables. Les pompiers ont donc entamé une grève illimitée et opté pour une « grève fantôme », en restant hors de vue pour éviter une réquisition forcée, technique légale qui permettrait de les rappeler pour assurer le maintien de l’ordre public et la sécurité.
Exercice de sécurité maintenu
Ce mouvement social coïncide avec un exercice de sécurité de grande ampleur prévu dans la journée pour évaluer la réactivité des équipes en cas de sortie de piste d’un aéronef. Cet exercice qui implique plus de 700 participants devrait se dérouler comme prévu dans l’après-midi malgré la grève, avec quelques réajustements d’organisation.
Une paralysie qui touche fortement les passagers
L’impact sur les voyageurs est immédiat et massif. En prévision des perturbations, les compagnies aériennes avaient prévenu les passagers concernés, leur recommandant de vérifier leur vol auprès des agences de voyage ou des compagnies. L’aéroport a mis en place des mesures supplémentaires pour gérer la situation, offrant par exemple des options de modification gratuite pour les réservations de parking.
La situation pourrait perdurer : selon un communiqué du syndicat, un préavis de grève a été déposé jusqu’au 31 décembre, à défaut d’accord avec Vinci. Les pompiers espèrent obtenir des engagements fermes sur le renforcement des équipes et une meilleure reconnaissance de leur ancienneté et de leur expertise. Pour le moment, la direction de l’aéroport n’a pas répondu aux sollicitations des médias, se contentant d’exprimer « son regret pour les désagréments subis par les passagers ».