Violences en Martinique : un couvre-feu instauré dans plusieurs quartiers de Fort-de-France

Violences en Martinique : un couvre-feu instauré dans plusieurs quartiers de Fort-de-France
La Martinique connaît une série d'émeutes depuis plusieurs jours, un couvre-feu ayant été décrété par les autorités dans certains quartiers.
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Après plusieurs jours de violences, l’île de la Martinique a vu plusieurs des quartiers de son chef-lieu Fort-de-France placé sous couvre-feu le 18 septembre. Des effectifs de police ont été envoyés en renfort.

«Dans le contexte d’atteintes graves à l’ordre public que connaissent certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin, le préfet de la Martinique a pris plusieurs mesures.»

Dans un communiqué de presse publié le 18 septembre, le préfet de la Martinique a interdit «les déplacements des personnes […] entre 21h et 5h» dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin limitrophe, et ce, «pour une durée limitée renouvelable courant du mercredi 18 septembre 2024 au lundi 23 septembre 2024».

Cette annonce fait suite à plusieurs journées marquées par des violences urbaines, dans un contexte de mobilisation contre la vie chère sur l’île. Ce 19 septembre, le bilan se chiffrait à 11 policiers blessés par arme à feu ainsi que trois émeutiers blessés, dont un par balle. La situation a empiré dans la nuit du 17 au 18 septembre alors qu’un restaurant McDonald's du quartier Dillon a été incendié et des barricades enflammées.

La préfecture fait état d’un bilan, au cours de la même nuit, de 12 véhicules incendiés et 17 commerces vandalisés ou cambriolés. Des violences avaient déjà eu lieu au début du mois, dans le quartier populaire de Sainte-Thérèse, au cours desquelles des policiers avaient été la cible de tirs à balles réelles.

Le sénateur RDPI (ex-LREM) de Martinique Frédéric Buval a déploré dans un communiqué publié le 18 septembre des «situations de violences quotidiennes [qui] ne peuvent pas contribuer à la sérénité nécessaire à la poursuite des travaux compliqués à mettre en œuvre afin de répondre aux attentes de la grande majorité de nos compatriotes».

L'élu évoque par ailleurs le «phénomène de la vie chère qui gangrène» la Martinique depuis de nombreuses décennies. Cette question du pouvoir d’achat est au cœur des revendications des émeutiers et fait l’objet de nombreux débats aux Antilles.

Des prix des produits alimentaires 40% plus élevés qu’en métropole

«Des solutions existent ! Unissons-nous pour agir concrètement et alléger le quotidien des Martiniquais», lançait le 30 août, dans un appel, le député apparenté socialiste de la 1ère circonscription de Martinique Jiovanny William, dénonçant la vie chère et l’inflation sur l’île.

Depuis le début de la mobilisation, les protestataires réclament un alignement des prix sur ceux appliqués en métropole. En 2022, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estimait les prix des produits alimentaires 40% plus élevés en Martinique qu’en France métropolitaine.

Une différence de prix qui s’explique par plusieurs facteurs, en particulier l’importation. Viennent ensuite l’étroitesse du marché martiniquais qui ne regroupe que 350 000 consommateurs et enfin la fiscalité locale, avec notamment l’octroi de mer.

Des négociations ont été entérinées en début de semaine sur cette question de la vie chère. Le journal Martinique France Antilles rapportait le 17 septembre la tenue d’une réunion sur le sujet avec des acteurs locaux mais plusieurs organisations avaient quitté ces échanges, à l’image du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC).

Dans un communiqué publié ce 19 septembre, le RPPRAC a fustigé la «répression policière» qui aurait frappé des individus «venus protester pacifiquement contre la vie chère», estimant ainsi la préfecture responsable des incidents qui secouent l’île.

Le préfet avait annoncé par voie de communiqué, le 5 septembre, qu'a la suite d'une rencontre entre des élus et «l'ensemble des acteurs du monde économique», les participants s'étaient engagés à «aboutir à une baisse durable des prix de 20% en moyenne, de 2 500 produits de grande consommation».

La collectivité territoriale de Martinique s'est, elle, prononcée en faveur d'une suppression de l'octroi de mer, cette taxe spécifique aux départements d'Outre-mer s'appliquant «sur plusieurs centaines de produits importés», a rapporté une radio publique locale.

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