Guerre commerciale : «ce n'est pas ce pour quoi nous avons voté», averti un richissime soutien de Trump
© Bryan Bedder Source: Gettyimages.ru
Dans un message publié quelques heures avant l’ouverture des bourses asiatiques, Bill Ackman, un milliardaire ayant soutenu Donald Trump, a appelé ce dernier à faire «une pause de 90 jours» dans sa guerre tarifaire. Bien que soutenant cette politique menée par son président, celui-ci l’a mis en garde contre les conséquences d’une telle aventure.
Assurant que « le pays soutient à 100 % » Donald Trump dans sa tentative de « corriger » un système de droits de douane « qui l’a désavantagé », le milliardaire Bill Ackman a alerté Donald Trump quant à la perte de confiance « des chefs d'entreprise du monde entier » ainsi que des conséquences d’un « hiver nucléaire économique auto-induit ».
« Lorsque les marchés s’effondrent, les nouveaux investissements s’arrêtent, les consommateurs cessent de dépenser de l’argent et les entreprises n’ont d’autre choix que de réduire leurs investissements et de licencier des travailleurs » a poursuivi le patron du fonds spéculatif Pershing Square Capital Management, dans son message publié sur X quelques heures avant l’ouverture de la bourse de Tokyo.
L’homme d’affaires, qui a pris fait et cause pour Donald Trump en 2024, a notamment assuré qu’il ne connaissait « personne », à la tête d’entreprises, qui serait « à l’aise » pour prendre de « grandes décisions » et « des engagements économiques à long terme » dans le cadre d’une « guerre nucléaire économique » qui pourrait débuter le 9 avril.
Selon lui, Trump « a l’opportunité d’appeler à une pause de 90 jours » afin de négocier et de résoudre cette asymétrie en matière de tarifs douaniers et d’inciter à de « nouveaux investissements dans notre pays ». À ses yeux, un tel bras de fer commercial pourrait « gravement » porter atteinte à « notre réputation auprès du reste du monde ». Une réputation américaine qui, selon lui, pourrait prendre « des années, voire des décennies, à se rétablir ».
Tarifs douaniers : Paris laisse entendre une réponse « extrêmement agressive »
« Le monde des affaires est un jeu de confiance », a-t-il encore souligné. Mais au-delà des chefs d’entreprises, pas nécessairement américains, dont Trump s’attirerait l’inimitié, Ackman a mis en exergue le sort du petit peuple. Selon le milliardaire, les conséquences d’une guerre économique, pour les « millions de citoyens » qui ont soutenu Donald Trump, « en particulier les consommateurs à faibles revenus déjà soumis à une forte pression économique, seront extrêmement négatives ». « Ce n'est pas ce pour quoi nous avons voté », a-t-il poursuivi.
Annoncés le 2 avril et entrés en vigueur le 5 avril, comme promis par Donald Trump durant sa campagne présidentielle, des tarifs douaniers de 10 % sont désormais applicables à l’ensemble des importations américaines. Une « base initiale », à laquelle doivent venir s’ajouter des « tarifs réciproques », à compter du 9 avril, à l’encontre des pays avec lesquels les États-Unis accusent les déficits commerciaux les plus importants.
Parmi ces derniers figurent la Chine, qui a promis d’imposer des droits de douane de 34 % sur les importations américaines à compter du 10 avril, ainsi que les 27 États membres de l’Union européenne, et ce alors que les places boursières dévissaient à travers le monde ce 7 avril.
Avant une réunion avec ses homologues au Luxembourg, le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a déclaré que la réponse européenne à cette offensive tarifaire de Donald Trump pourrait être « extrêmement agressive ».
