Des avocats nigérians réclament l'abolition du port de la perruque au tribunal, fustigée vestige colonial

Des avocats nigérians réclament l'abolition du port de la perruque au tribunal, fustigée vestige colonial© Junior Asiama Source: Gettyimages.ru
Perruque de magistrat. [Photo d'illustration]
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Vestige colonial et inadapté au climat africain, le port de perruque judiciaire (et de la tenue de magistrat) fait polémique au Nigeria, où certains avocats appellent à abolir cette tradition d’une époque révolue, appelant à une justice reflétant l’identité nationale plutôt que l’héritage colonial.

Au Nigeria, le port des perruques blanches poudrées, des longues robes et des cols blancs crée la controverse par la symbolique qu’ils recèlent, renvoyant à l'héritage colonial. Un reportage publié le 10 décembre par l'agence vidéo Ruptly a montré les appels de plus en plus insistants des juristes professionnels pour l’abolition de l’usage de ces symboles d'une époque révolue, justifiant cela par le fait que la justice moderne doit refléter l'identité nationale et non des vestiges coloniaux. De nombreux pays africains, dont le Nigeria, abandonnent progressivement ces accessoires vestimentaires au profit de tenues locales, pour des raisons de climat, de coût et de pertinence culturelle.

Une brève histoire de perruque

Les perruques sont apparues chez les aristocrates européens dès le XVIIᵉ siècle et ont été popularisées par le roi de France Louis XIV, qui tentait à l’époque de masquer sa calvitie. Dans les tribunaux, elle était perçue comme un signe de professionnalisme et d'autorité et les juristes l’ont adoptée pour préserver le décorum, l'uniformité et l'anonymat. Cette tradition a ensuite été adoptée par les colonisateurs britanniques et perpétuée dans leur système juridique.

La justice moderne doit refléter l'identité nationale

La profession juridique nigériane se montre désormais de plus en plus insistante sur la nécessité d'abolir ces symboles d'une époque révolue, invoquant l’idée d’une justice moderne reflétant l'identité nationale au lieu des vestiges coloniaux.

« De mon point de vue, je crois que c’est un de ces malheureux héritages que les Britanniques nous ont légués », a déclaré l'avocat CJ Okereke à Ruptly, le 9 décembre devant le tribunal de grande instance. Dans le même ordre d’idée, Emmanuel Olusola Grace, un autre avocat nigérian, a affirmé : « Nous ne pouvons pas être identifiés à ce type de tenue judiciaire, car elle ne fait pas partie de notre culture. C’est quelque chose qui a été adopté et qui nous ramène à l’époque coloniale. Chaque fois que nous portons ces attributs, nous ne ressemblons plus à des Africains ».

Tenue inadaptée aux conditions climatiques africaines

Outre l’argument historique, identitaire et culturel, d'autres membres du barreau nigérian ont souligné que les tribunaux du pays manquent souvent d'aération et de climatisation, rendant le port de cette tenue insupportable par temps de canicule. « Si l’on ajoute la perruque et la toge, cela rend fou. N’importe quelle personne sensée refuserait cela. C’est pourquoi, même dans les salles d’audience, je n’aime pas les porter, à moins qu’il n'y ait la climatisation », a déclaré l’avocat Bashir Idris, qui a ajouté que ces « coutumes regrettables » empruntées « ne devraient servir tout au plus qu’à des fins cérémonielles et non pour les activités judiciaires quotidiennes ».

Il convient de noter que la Zambie, la Tanzanie, le Lesotho et l'Eswatini, en plus du Nigeria, comptent parmi les rares pays africains qui ont maintenu le port de la perruque et la tenue de magistrat reste de rigueur. Pour sa part, le Burkina Faso a abandonné les perruques poudrées héritées de la colonisation française depuis décembre 2024.

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