Soudan : le Conseil de sécurité de l'ONU s’oppose à la création d'un gouvernement parallèle

L’organe de l'ONU a fait part de son rejet de la décision des Forces de soutien rapide de créer un gouvernement dans les zones sous leur contrôle, appelant à appliquer ses résolutions et à permettre un accès humanitaire « sans entraves » aux zones affamées et sinistrées par le conflit.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a rejeté, le 13 août, la déclaration des Forces de soutien rapide (FSR), faite le mois dernier, concernant la création d'un gouvernement rival dans les régions du Soudan qu'elles contrôlent. Le Conseil a mis en garde contre les risques soulevés par cette décision qui pourrait aggraver ce conflit brutal, opposant les milices armées aux forces du gouvernement.
Selon les membres du Conseil, une telle mesure constitue « une menace directe pour l'intégrité territoriale du Soudan » et risque de fragmenter le pays, d'alimenter les combats et d'aggraver davantage la crise humanitaire.
Soutien « indéfectible » à la souveraineté, à l'indépendance et à l'unité du Soudan
Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur soutien « indéfectible » à la souveraineté, à l'indépendance et à l'unité du Soudan, tout en soulignant que les initiatives unilatérales mettent en péril ces principes et compromettent, non seulement l'avenir du Soudan, mais aussi la paix et la stabilité dans l'ensemble de la région. Ils ont aussi appelé les FSR et les forces gouvernementales à revenir à la table des négociations pour parvenir à un cessez-le-feu durable et à créer les conditions d'un règlement politique impliquant tous les groupes politiques et sociaux.
Le Conseil a affirmé son soutien à une transition crédible et inclusive, afin de créer un gouvernement civil, capable de mener le pays vers des élections démocratiques et d'assurer « un avenir pacifique, stable et prospère », conforme aux aspirations du peuple soudanais.
Préoccupations autour de la situation humanitaire
Appelant à appliquer la résolution 2736 (2024), le Conseil de sécurité a exigé la levée du siège d'El Fasher, l'arrêt des combats et la désescalade dans et autour de la capitale du Darfour-Nord, assiégée depuis avril 2024 et ravagée par la famine et l’insécurité.
Le Conseil a également exprimé sa vive préoccupation concernant les attaques rapportées ces dernières semaines dans la région soudanaise du Kordofan, où les violences qui auraient été commises par les deux parties belligérantes ont fait de nombreuses victimes civiles.
Exprimant leur profonde inquiétude quant à l'impact du conflit sur les opérations humanitaires, les membres du Conseil ont appelé à un « accès humanitaire sans entrave » des aides dans la ville d'El Fasher et dans la région du Kordofan. Ils ont aussi rappelé la nécessité de protéger les civils conformément au droit international et de respecter les résolutions du Conseil, notamment la résolution 2750.
Pour rappel, après plus de deux ans du début du conflit au Soudan entre l'armée soudanaise et la milice paramilitaire des Forces de soutien rapide, le pays vit l’une des pires crises humanitaires au monde. La guerre a fait des dizaines de milliers de tués, avec près de 13 millions de personnes déplacées, dont un tiers dans les pays voisins, et 30 millions de personnes dans le besoin ou souffrant de famine, selon l'ONU.