Enquête sur des fonds «suspects» : la fille d’Omar Bongo visée

Pascaline Bongo, fille de l’ancien président gabonais, est mise en examen pour des transferts financiers suspects datant des années 2000. Sa défense dénonce un dossier sans preuves solides et un acharnement lié à son nom. Selon des médias français, l'affaire reste distincte des «biens mal acquis».
Pascaline Bongo, fille aînée de l’ancien président gabonais Omar Bongo (de 1967 à 2009), est mise en examen par la justice française depuis janvier 2025. Ce n’est que maintenant que l’information est rendue publique. Les faits en question remonteraient aux années 2000, à l’époque où elle occupait le poste stratégique de directrice de cabinet de son père. Les enquêteurs s'intéressent à des transferts de fonds effectués via une société située à Hong Kong, sur la base d’éléments découverts en 2015 lors d’une perquisition.
L'affaire concerne également Jean-François Meyer, un avocat français proche de l’ancien chef de l’État gabonais, lui aussi mis en examen. Selon les rares éléments connus et publiés à ce stade par les médias français, cette procédure est indépendante de celle des « biens mal acquis », souvent évoquée dans les affaires impliquant des dirigeants africains.
L’avocate de Pascaline Bongo, Corinne Dreyfus-Schmidt, conteste vigoureusement les poursuites. Elle qualifie le dossier de « lacunaire » et dénonce un acharnement judiciaire nourri, selon elle, par le seul nom de sa cliente : « À partir du moment où on voit le nom de Bongo, on voit rouge ». Elle a donc saisi la chambre de l’instruction pour contester la mise en examen, estimant qu'aucun indice suffisamment probant ne la justifie.
Pascaline Bongo, aujourd’hui âgée de 68 ans, avait déjà été poursuivie en 2024 dans un autre dossier. Elle avait été relaxée par le tribunal correctionnel de Paris pour corruption passive, mais le parquet national financier a fait appel du jugement. Sa défense espère obtenir, cette fois encore, l’abandon des charges.
L'affaire dite des « biens mal acquis » au Gabon concerne une série d’investigations judiciaires visant la famille Bongo. Elle met en cause notamment l’ancien chef de l’État, Omar Bongo Ondimba, ainsi que plusieurs autres membres de sa famille, pour des faits présumés de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent. Il s’agit de patrimoines immobiliers et financiers, accumulés illicitement à travers des mécanismes de corruption et d’abus de ressources étatiques.