Minerais contre paix : la RDC espère un accord avec les États-Unis pour fin juin, selon le Financial Times
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Un accord stratégique pourrait voir le jour entre la RDC et les États-Unis dès le mois de juin. Selon le Financial Times, Kinshasa espère obtenir des investissements américains dans ses minerais critiques en échange d’un soutien diplomatique et sécuritaire contre la rébellion soutenue par le Rwanda à l’est du pays.
Kinshasa espère conclure « d’ici fin juin » un accord stratégique avec Washington, combinant investissements américains dans les minerais critiques et soutien diplomatique pour mettre fin à une rébellion soutenue par le Rwanda à l’est du pays, rapporte le Financial Times ce 25 mai.
Le projet consiste à offrir aux entreprises américaines un accès aux gisements de lithium, cobalt et coltan – essentiels à la transition énergétique mondiale – contre des investissements dans les infrastructures et l’exploitation minière. Dans le même temps, Kinshasa cherche à conclure un accord de paix distinct avec Kigali, visant à clore trois décennies de conflits meurtriers dans les régions frontalières.
Les discussions avancent, malgré des points de blocage persistants, souligne le quotidien britannique, citant des sources proches des négociations. Côté américain, l’enjeu est aussi géopolitique : Washington tente de regagner du terrain dans un secteur minier largement dominé par la Chine depuis l’accord « mines contre infrastructures » signé avec Kinshasa en 2008.
Le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba, a déclaré au Financial Times qu’un partenariat avec les États-Unis permettrait à la RDC de « diversifier ses partenariats » et de réduire sa dépendance vis-à-vis de Pékin.
Pas d’accord avec Kigali sans retrait du M23
D’après le journal britannique, un tel accord pourrait aussi jeter les bases d’une coopération régionale – y compris avec le Rwanda – pour l’exportation et la transformation des métaux.
Mais les tensions demeurent vives. Pour Kinshasa, il est inenvisageable de tolérer une quelconque implication rwandaise dans le commerce des ressources congolaises tant que les rebelles du M23, soutenus par Kigali, n’auront pas quitté les territoires qu’ils occupent depuis janvier.
Les autorités congolaises exigent également le retrait des troupes rwandaises présentes sur leur sol.
Le Rwanda, accusé depuis des années d’exploiter l’instabilité à la frontière pour piller les ressources congolaises (coltan, or…), nie tout soutien aux rebelles du M23. Le président Kagame affirme que ses troupes se défendent face à des forces hostiles.
Nouveau round de négociations la semaine prochaine
Le diplomate américain Massad Boulos, envoyé spécial de Donald Trump pour l’Afrique (et beau-père de sa fille Tiffany), joue un rôle clé dans les pourparlers. Il a récemment rencontré les présidents Tshisekedi et Kagame, et soumis une première ébauche d’accord.
Il a par ailleurs convoqué un nouveau round de négociations à Washington, prévu la semaine prochaine, pour tenter de surmonter les divergences.
Le département d’État américain a déclaré que les deux parties étaient déterminées à œuvrer pour une résolution pacifique du conflit et à améliorer la transparence dans les chaînes d’approvisionnement en ressources, dans le respect de l’intégrité territoriale de chaque pays.
