Soudan : les FSR bombardent la capitale Khartoum

Les paramilitaires des FSR ont mené, dans la nuit du 25 au 26 avril, une attaque contre des positions de l'armée soudanaise dans la capitale Khartoum. Des drones ont bombardé une base aérienne et le siège de l'académie militaire, tandis que des tirs d'artillerie lourde ont visé le centre de commandement de l'armée au cœur de la capitale.

Un mois après avoir été chassés de la capitale par l'armée, les paramilitaires des FSR ont bombardé, à l'aide de drones, l'académie militaire à Omdurman ainsi que la base aérienne de Wadi Seidna.

De fortes explosions ont été rapportées dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Des médias locaux évoquent la destruction de trois avions militaires de type Antonov ainsi que de dépôts de munitions et d’équipements militaires.

Le centre de commandement de l'armée régulière a également été visé par des tirs d'artillerie lourde depuis les positions des paramilitaires à Omdurman, provoquant d'épaisses colonnes de fumée.

L'armée soudanaise a riposté aux bombardements en ciblant à l'artillerie lourde la région de Salha, située sur l'axe sud-ouest de Khartoum, où les paramilitaires possèdent encore une base militaire.

Situation humanitaire préoccupante

Au nord de la capitale, dans la ville d'Atbara, dans l'État du Nil, les paramilitaires ont visé la station électrique, provoquant un incendie sur place et une coupure totale de l'approvisionnement en électricité. Des drones ont également attaqué un camp de déplacés, faisant 11 morts, dont quatre enfants, selon le Réseau des médecins soudanais.

De son côté, l'armée soudanaise a annoncé avoir déjoué une grande offensive des paramilitaires dans la région d'El-Fasher, capitale du Darfour du Nord.

Dans cette région, les FSR contrôlent depuis la mi-avril le camp de déplacés de Zamzam, situé à une quinzaine de kilomètres de la ville.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a depuis signalé un déplacement « sans précédent » des populations. Le camp aurait été vidé de la quasi-totalité de sa population, et des images satellites montrent des signes d'incendie et de destructions.

Plus de 330 000 personnes ont quitté le camp pour se réfugier dans les environs, tandis que l'OCHA évoque le chiffre de plusieurs centaines de civils tués depuis la prise du camp de Zamzam par les paramilitaires des FSR.