Le Mali valide le transfert du permis d’exploitation d’une mine de lithium à une société locale

Le Conseil des ministres a validé le transfert du permis d’exploitation de la mine de lithium de Bougouni à une société de droit malien, en application du nouveau code minier révisé en 2023.
Le Conseil des ministres qui s’est tenu dans la journée du 16 avril, sous la présidence du général Assimi Goïta, président de la Transition et chef de l’État du Mali, a adopté le projet de décret pour le transfert du permis d’exploitation de la grande mine de lithium située à Foulaboula, dans le Cercle de Bougouni au sud du pays, au profit de la société Les Mines de Lithium de Bougouni S.A., une société anonyme de droit malien créée par Future Minerals-SARL.
La décision a été prise en application du Code minier révisé. Le gisement en question, dont les réserves sont estimées à 21,31 millions de tonnes, dispose d’une teneur moyenne de 1,11 % en oxyde de lithium. Ce métal constitue aujourd’hui une ressource stratégique cruciale dans la mesure où il est indispensable pour les technologies vertes et la fabrication de batteries pour les véhicules électriques et autres appareils électroniques.
Potentiel à ciel ouvert
Le gisement minier de Foulaboula est une mine à ciel ouvert. Elle est destinée à une exploitation sur une période de dix ans par une société malienne, selon le Code minier malien révisé en 2023, qui impose la création d’une société de droit malien pour porter les titres miniers.
La société baptisée Les Mines de Lithium de Bougouni S.A. est, pour sa part, est détenue à 35 % par l’État malien et des investisseurs privés locaux, les parts restantes sont quant à elle détenues par Kodal Mining UK, coentreprise fondée par Kodal Minerals, qui détient 49 % des parts, et le groupe chinois Hainan Mining, qui détient 51 % des parts.
Une usine de traitement par séparation en milieu dense (DMS) est entrée en fonction depuis février dernier. Ses premières productions de concentré de spodumène, titrant 5,53 % en oxyde de lithium, seront exportées vers la Chine via le port d’Abidjan. La production mensuelle devrait atteindre les 11 000 tonnes dès le second semestre 2025, avant d'être augmentée progressivement pour atteindre une capacité annuelle de production de 125 000 tonnes jusqu’en 2028, puis à 230 000 tonnes par an, entre 2026 et 2036.
Le Mali vise le second rang africain, juste derrière la République démocratique du Congo, dans la production de lithium. Les projections de Benchmark Minerals (spécialisée en information sur les chaînes d’approvisionnement sur le lithium), indiquent que le Mali pourrait représenter jusqu’à 14 % de la production de lithium du continent africain à la fin 2025.