Algérie : Renault dépose une nouvelle demande d’agrément, après une première tentative en 2023
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La marque française Renault est-elle déclarée persona non grata en Algérie ? En tout cas, le constructeur automobile tente sa chance une nouvelle fois afin d’obtenir l’autorisation de rouvrir son usine fermée depuis 2020. Peut-être pour la dernière fois, avant de quitter l’Algérie, pointent des médias locaux.
Le constructeur automobile français Renault, dont l’usine en Algérie est à l’arrêt depuis 2020, a déposé récemment une nouvelle demande d’agrément afin de reprendre ses activités de production et de commercialisation des véhicules dans le pays, rapporte le portail d’information TSA Algérie citant des sources au sein de l’entreprise. Renault avait déposé une première demande en 2023 conformément aux nouveaux cahiers de charges fixant les conditions d’importation et de fabrication des véhicules en Algérie, mais les autorités algériennes semblent ne pas avoir donné suite à cette demande.
Après une longue attente, Renault semble ne pas capituler et revient ainsi à la charge, à un moment où les observateurs et les médias s’attendaient à son départ définitif du marché algérien après une longue période d’incertitudes liées aux évolutions législatives et économiques dans le pays mais aussi à la crise diplomatique majeure entre Alger et Paris déclenchée fin juillet dernier par la reconnaissance par Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental.
Le constructeur automobile français espère obtenir l’autorisation pour rouvrir son usine à Oued Tlelat près d’Oran et reprendre l’assemblage de ses modèles populaires comme la Clio ou la Dacia Stepway, ainsi que l’importation et la vente de voitures. Mais faute d’obtenir le feu vert des autorités algériennes, le géant automobile français pourrait prendre la «décision cruciale» de quitter définitivement ce marché, et ce, «dès la fin du premier semestre 2025», selon TSA Algérie.
Inaugurée en 2014, l’usine de Renault à Oran a été fermée en 2020, dans le cadre d’une campagne anti-corruption lancée par les autorités après la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, sous la pression de la rue. Menée au nom de la lutte contre la «grande corruption», cette opération a provoqué un arrêt total du secteur automobile en Algérie à partir de 2020. Les usines et les concessionnaires ont été fermés, et une nouvelle réglementation a été adoptée en novembre 2022.
Incidence des relations diplomatiques
En mars 2023, le secteur de l'automobile a pris un nouvel essor quand l’Algérie a rouvert son marché automobile, en octroyant des autorisations à des constructeurs automobiles issus de pays avec lesquels elle a renforcé les relations économiques et politiques ces dernières années, notamment l’Italie et la Chine mais également la Corée du Sud.
Plusieurs marques se bousculent depuis pour ce marché prometteur. Mais contrairement à la française Renault, certaines marques, comme l’italienne Fiat ou la nord-coréenne Kia, ont déjà opéré leur grand retour sur le marché algérien après avoir obtenu le feu vert des autorités algériennes. Plusieurs autres marques affichent leur volonté de s’implanter dans le pays, soit pour vendre leurs véhicules produits à l'étranger, soit pour produire leurs voitures localement.
Des observateurs et des médias lient la situation de Renault à la crise diplomatique entre Paris et Alger qui remonte à fin juillet 2024 quand Emmanuel Macron a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Les dirigeants des deux pays multiplient depuis les joutes verbales et les accusations réciproques dans un contexte de plus en plus tendu, qualifié récemment par Abdelmadjid Tebboune de «délétère».