RDC : nouvelle offensive des rebelles du M23 et de leurs alliés rwandais dans le Sud-Kivu

RDC : nouvelle offensive des rebelles du M23 et de leurs alliés rwandais dans le Sud-Kivu© MONUSCO
Les rues de la ville de Goma, dans l'est de la RDC, après l'offensive du M23, fin janvier 2025
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Les M23 rompent un cessez-le-feu unilatéral à quelques jours d’un sommet qui devait réunir les présidents Tshisekedi et Kagamé à Dar es Salaam en Tanzanie. L’offensive des rebelles a fait au moins 2 900 morts depuis le début de l’année, selon des bilans concordants.

Les rebelles du M23 et les troupes rwandaises ont lancé ce 5 février une nouvelle offensive dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), rompant ainsi un cessez-le-feu unilatéral, décrété l’avant-veille par le M23 et censé être en vigueur depuis à peine 24 heures. Le cessez-le-feu «n’est qu’un leurre» a déclaré aux médias Patrick Muyaya, le porte-parole du gouvernement congolais, confirmant l’assaut mené par les rebelles et leurs alliés rwandais dans la province du Sud-Kivu.

Selon les médias locaux, cette offensive a permis aux rebelles de «conquérir» la cité de Nyabibwe, située dans le territoire de Kalehe dans le Sud-Kivu, après des «combats intenses» avec les forces armées congolaises (FARDC). Les affrontements, qui avaient commencé aux premières heures de la journée, se sont déroulés principalement sur les collines Nyangantwa et Chanjwe, a relaté le portail d’information Actualité.CD.

La veille, des sources locales à Kalehe avaient alerté sur le renforcement des rebelles en hommes et en matériels dans les villages Murambi et Kabugizi, faisant état de «renforts venus de Goma». Des médias locaux avaient par ailleurs indiqué que le groupe rebelle et ses alliés rwandais avaient renforcé leurs positions dans plusieurs villages du Nord-Kivu, malgré l’annonce du cessez-le-feu, tout en poursuivant leur progression dans la province voisine du Sud-Kivu.

Efforts diplomatiques

Cette nouvelle offensive intervient à quelques jours d’un sommet conjoint de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), convoqué par le Kenya pour examiner la situation en RDC et «chercher des solutions» au conflit. La rencontre se déroulera les 7 et 8 février à Dar es Salaam en Tanzanie, «en présence de Paul Kagame et Félix Tshisekedi», selon le président kényan William Ruto.

Alors que l’armée de Kinshasa, appuyée par la mission de la Communauté de développement d'Afrique australe en RDC (SAMIDRC) et la Mission de l’ONU (Monusco), tente de contenir les rebelles, les efforts diplomatiques, tels que le processus de Luanda parrainé par l’Angola ou les récentes tentatives de médiation du Kenya, peinent à produire des résultats concrets face à l'absence de coopération du Rwanda.

Tandis que Kinshasa accuse Kigali d’avoir déployé 10 000 soldats dans l’est de la RDC, et que des pays voisins accusent le Rwanda de déstabiliser toute la région, le président rwandais Paul Kagame affirmait à CNN le 3 février «ne pas savoir» si des troupes de son pays étaient présentes en RDC. Il avait refusé auparavant de participer à une réunion tripartite le 15 décembre dernier en Angola, censée établir une feuille de route vers la paix.

Bilan humain difficile à cerner

Depuis le début de l’année, le M23 a lancé des opérations de grande envergure dans les régions du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avec l’appui des forces armées du Rwanda. Cette offensive a permis aux rebelles, munis d'artillerie lourde, d’étendre de manière significative leur territoire par la prise de plusieurs villes en l’espace de quelques semaines, y compris la stratégique ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

L’offensive rebelle a fait au moins 2 000 morts et des milliers de blessés, selon un bilan «provisoire» annoncé le 3 février par le gouvernement de Kinshasa, qui notait néanmoins que le nombre élevé de blessés et de charniers non découverts rendaient difficile de fixer le nombre exact des victimes. Ce 5 février, l’OMS a fait état quant à elle de 900 autres corps gisant toujours dans les morgues des hôpitaux de Goma, et qui s’ajoutent aux 2 000 annoncés par le gouvernement. «Il y a beaucoup de cadavres dans les rues, beaucoup de gens tués», s’alarmait le 28 janvier depuis Goma le Coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC, Bruno Lemarquis.

La RDC est confrontée depuis plusieurs années à une guerre meurtrière provoquée par la rébellion du M23, actif au Nord-Kivu, dans l’est du pays. Le groupe armé a été créé en 2012 par des officiers entrés en rébellion contre le gouvernement.

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