Mali : le général soudanais al-Burhan en visite «d’amitié et de travail»
© présidence du Mali
Le Mali et le Soudan resserrent leurs liens et visent une «alliance stratégique» à l'occasion de la visite à Bamako du général soudanais Abdel Fattah al-Burhan, dont le pays est plongé dans la guerre civile.
Le chef des Forces armées soudanaises, le général Abdel Fattah al-Burhan, a quitté Bamako ce 12 janvier après une «visite d’amitié et de travail» de deux jours au Mali, qui a permis notamment de renforcer la coopération sécuritaire et «redynamiser les relations fraternelles et séculaires» entre Bamako et Khartoum, a rapporté l’agence de presse d’État malienne AMAP.
La veille, le chef d’État du Mali, le général Assimi Goïta, avait reçu le général al-Burhan et la délégation qui l’accompagnait au palais présidentiel à Bamako, après lui avoir réservé un accueil solennel «avec les honneurs» à l’aéroport international Modibo Keïta-Senou.
À l’issue de la rencontre, un communiqué de la présidence malienne avait souligné que le Mali et le Soudan visaient une «alliance stratégique», indiquant que les discussions entre les deux dirigeants avaient permis d’aborder les nombreux défis communs, notamment les crises sécuritaires et les enjeux économiques.
Assimi Goïta et Abdel Fattah al-Burhan, rapporte le communiqué, ont identifié des axes de coopération «concrets» dans les domaines économique, sécuritaire et culturel, et ont évoqué la création de commissions mixtes «pour concrétiser ces ambitions». Bamako et Khartoum entendent également coordonner leurs actions sur la scène diplomatique, régionale et internationale.
Cette visite marque une rare rencontre entre un dirigeant africain de haut niveau et le général al-Burhan, dont le pays est plongé dans une guerre civile depuis près de deux ans.
«Période charnière»
Selon l’agence AMAP, ce séjour de 48 heures a été «un tremplin» pour les deux parties pour «aborder plusieurs questions d’intérêt commun», y compris des échanges d’expériences entre les forces armées et de sécurité des deux pays, «qui vivent toutes les deux une période charnière de leur histoire respective».
Le Mali, dirigé par le général Assimi Goïta depuis le coup d'État de mai 2021, est confronté à une montée des groupes terroristes et des mouvements rebelles et séparatistes au même titre que ses deux voisins, le Niger et le Burkina Faso.
Le Soudan, de son côté, est plongé depuis avril 2023 dans une guerre civile opposant les Forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Dagalo.
Le général al-Burhan et son hôte ont aussi eu «des convergences de vue» sur la situation politique d’ensemble en Afrique, a souligné l’agence de presse AMAP, évoquant les «multiples foyers de tension» à travers le continent «dans un contexte d’émergence d’un monde multipolaire».
«Dans un monde en mutation, les deux nations s’engagent à bâtir des ponts pour relever ensemble les défis de l’avenir», conclut de son côté le communiqué de la présidence malienne.
